Zoubeir Guiga revient sur la crise des pharmaciens face aux retards de paiement de la Cnam
Zoubeir Guiga revient sur la crise des pharmaciens face aux retards de paiement de la Cnam
Le président du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), Zoubeir Guiga, est intervenu, jeudi 26 décembre 2024, sur les ondes d’Express FM concernant les négociations liées à la convention entre les pharmaciens et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
L’invité de Wassim Ben Larbi a d’abord expliqué que la relation entre les pharmaciens et la Cnam repose sur une convention datant de 2007, renouvelée en 2019. « En 2007, la convention a introduit la digitalisation dans ses dispositions », a précisé M. Guiga. Il a également rappelé que la nouvelle convention a introduit de nouvelles règles et conditions régissant cette relation. Initialement, la Cnam respectait les échéances et ses engagements financiers, mais depuis 2013, ce respect a commencé à se dégrader, au point qu’en 2017, le retard de paiement a atteint sept mois.
Il a poursuivi : « La relation entre les pharmaciens et la Cnam est devenue dépourvue de confiance », précisant qu’aucune solution n’a été trouvée malgré l’avenant signé l’année précédente, et que les anciens points de litige restent non résolus.
« Il suffit de signer un nouvel accord pour que nos réclamations tombent dans l’oubli », a expliqué l’invité d’Expresso, déplorant l’absence d’un interlocuteur efficace au sein de la Cnam pour débloquer la situation. « Les articles 40, 41 et 50 posent problème et n’ont jamais été respectés », a poursuivi Zoubeir Guiga, précisant que ces articles concernent les questions de dépôt des bordereaux et les échéances de paiement.
« Chaque année, la Cnam annonce l’entrée en vigueur de la carte Labes », a déclaré M. Guiga, confirmant que l’application de la digitalisation résoudrait les problèmes liés aux articles 40, 41 et 50 de la convention.
Il a évoqué le problème de l’accord préalable, qui permet à la Cnam de prendre en charge les patients souffrant de maladies chroniques, lesquels disposent d’une carte de traitement leur permettant d’acquérir leurs médicaments. Cependant, il arrive parfois que les patients perdent leur carte et obtiennent un duplicata de la Cnam. Dans ce cas, certains patients achètent le même traitement auprès de deux pharmacies différentes. C’est alors le pharmacien qui doit rembourser le prix du second traitement, alors qu’il n’a pas accès aux informations, qui sont exclusivement détenues par la Cnam.
« Les pharmaciens ont deux types de fournisseurs de médicaments : ceux du secteur privé et ceux du secteur public », a expliqué Zoubeir Guiga. Il a précisé que les fournisseurs privés offrent une échéance de paiement de 90 jours, contre 30 jours pour la Pharmacie centrale. En cas de non-paiement, la pharmacie est bloquée par les fournisseurs et ne peut plus s’approvisionner.
« Avant la loi sur les chèques, nous utilisions les chèques pour couvrir nos dettes auprès des fournisseurs, mais avec cette loi, ce n’est plus possible », a-t-il ajouté. Il a également souligné que la marge bénéficiaire des pharmaciens sur les médicaments et traitements remboursés par la Cnam est de 7 %. Aujourd’hui, le retard de paiement de la Cnam a atteint 110 jours, ce qui met la majorité des pharmaciens en grande difficulté.
« La communication avec la Cnam a été interrompue pendant cinq jours, mais elle a repris aujourd’hui », a déclaré le président du Spot. Il est aussi revenu sur le manque de plusieurs médicaments et traitements. Il a salué le retour en force de la Siphat (Société des industries pharmaceutiques de Tunisie), tout en déplorant que la Tunisie soit arrivée à un point où elle doit importer du sérum.
H.K
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