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Zones frontalières tuniso-algériennes : Cap sur la digitalisation de la sécurité

 

La signature d’une feuille de route tendant à promouvoir les zones frontalières vient à point nommé pour répondre au plus vite à des besoins urgents des habitants qui vivent le plus souvent sous une double menace, celle de la précarité et celle des groupes terroristes tunisiens et algériens qui ont fait de ces territoires un lieu de passage de prédilection

Le ministre de l’Intérieur, Kamel Féki, vient d’effectuer une visite de travail à Alger qui a été couronnée par la signature d’une feuille de route visant à promouvoir les zones frontalières entre les deux pays et à raffermir les relations bilatérales en matière de sécurité. Nonobstant, cette visite, faut-il le rappeler, survient dans un contexte géopolitique régional différent de celui des années passées. Un contexte marqué récemment par le regain de tension au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dont on entend plus parler et la très grave situation en Libye. Ceci dénote la grande importance de ce rendez-vous, tant au niveau du développement de ces zones qu’à celui de la sécurisation des frontières. 

Le développement des régions pour mieux sécuriser les frontières

Aussi bien la Tunisie que l’Algérie font face aujourd’hui à des menaces sur le plan sécuritaire et doivent donc contrer les multiples tentatives d’ingérence et de déstabilisation en raison de leur soutien indéfectible à la cause palestinienne et du refus de normalisation de leurs relations avec l’entité sioniste. Les sbires du Mossad sont partout et sont à l’affût des dirigeants du Hamas dans le monde entier. Nos services spéciaux sont déjà aux aguets pour éviter un remake de l’affaire du martyr Mohamed Zouari qui fut assassiné devant sa demeure à Sfax. L’état d’urgence a été prolongé pour une durée de onze mois à compter du 31 janvier 2024 sur l’ensemble du territoire et le contrôle a été renforcé encore plus devant les représentations diplomatiques et les lieux de culte juif.

La sécurité de l’Algérie et de la Tunisie étant intimement liée, la récente visite du ministre de l’Intérieur à Alger dans le cadre de la première session de la Commission bilatérale de développement et de promotion des zones frontalières tuniso-algériennes est de nature à confirmer un constat de fait: les deux pays font aujourd’hui, et plus que jamais auparavant, aux mêmes défis et menaces inhérents au terrorisme et au crime organisé sous ses multiples facettes (immigration clandestine, réseaux de trafic de drogue…). Les tentatives de déstabilisation sont à l’ordre du jour. Le coup de force de Kaïs Saïed le 25 juillet 2021 n’a pas été, semble-t-il du goût de certains pays qui ont misé sur l’Islam politique après 2011. 

En dehors de ces accords bilatéraux dans le cadre de la commission mixte tuniso-algérienne, il faut rappeler que la région frontalière au nord-ouest entre les deux pays a toujours été le théâtre de contestations et de mouvements sociaux, avec des menaces de passage en force des frontières aussi bien du côté algérien que du côté tunisien, ce qui a souvent conduit à l’intervention des deux parties sécuritaires pour faire rétablir l’ordre et calmer les esprits.

La signature de cette feuille de route tendant à promouvoir ces zones frontalières vient donc à point nommé  pour répondre au plus vite à des besoins urgents des habitants qui vivent le plus souvent sous une double menace, celle  de  la précarité et celle des groupes terroristes tunisiens et algériens qui ont fait de ces territoires un lieu de passage de prédilection. Des patrouilles mixtes entre la partie tunisienne et algérienne sont mises en place en vue de contrer l’intrusion des éléments terroristes et des contrebandiers, ceci sans compter la coopération entre les services d’intelligence entre les deux pays,  mais le moyen le plus efficace en matière de lutte demeure le développement de ces régions sur tous les plans.

Ministère de l’Intérieur : repartir du bon pied

Pour le ministère de l’Intérieur, le temps est venu  pour rompre avec l’usage des moyens  de lutte et de contrôle tombés en désuétude au fil des années et après une traversée du désert qui n’a que trop duré. Aujourd’hui, il est plutôt question de miser sur la digitalisation des documents de voyage et d’identité, ainsi que du contrôle à distance via la vidéosurveillance et le système de reconnaissance faciale dans les villes et sur les autoroutes. C’est ainsi que Kamel Féki a profité de cette visite pour se déplacer  au début au Centre de commande et de contrôle de la Sûreté nationale en présence du Directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui. Notre ministre de l’Intérieur a visité les différents départements du Centre en question doté de systèmes intelligents et de supports techniques de pointe, en vue d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, selon la Radio algérienne. «Il a également suivi des exposés sur les services du Centre liés à la protection des personnes, à la facilitation de la circulation routière, au maintien de l’ordre public, aux mœurs et à la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes», d’après la même source.

Kamel Feki s’est rendu aussi à la Direction des titres et documents sécurisés relevant du ministère algérien de l’Intérieur où il a pris connaissance de l’expérience algérienne concernant l’utilisation du passeport électronique dont l’entrée en vigueur  en Tunisie est imminente. La sécurité se digitalise de plus en plus, et c’est ce qui explique en grande partie la visite du ministre de l’Intérieur aux deux centres précités.

A ce titre, on rappelle que le ministre de l’Intérieur s’est rendu aussi le 3 février au Salon mondial de la défense à Riyad à l’invitation de son homologue saoudien, le prince Abdelaziz Ben Saoud Ben Nayef al-Saoud. A cette occasion, il s’est longuement arrêté devant le stand du ministère de l’Intérieur saoudien où il a pris connaissance  des nouveaux équipements et de la technologie moderne de défense et de contrôle des frontières.

Voilà qui en dit long sur les visées du ministère de l’Intérieur qui semble décidé à  ne pas faire du surplace devant l’évolution de la technologie qui a révolutionné les méthodes de contrôle et de sécurité dans les pays développés. A lui seul, le facteur humain n’est plus en mesure de faire face aux multiples menaces qui pèsent sur la sécurité intérieure des pays, d’où la grande importance de la coopération bilatérale et multilatérale en matière de sécurité.

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