Economie tunisie

Zlecaf : Une opportunité pour réduire la dépendance alimentaire de l’Afrique

 

Face à une dépendance croissante aux importations alimentaires et aux aléas du commerce international, l’Afrique se trouve à un tournant décisif. La mise en œuvre des accords de la Zlecaf dans le secteur agroalimentaire pourrait bien être la clé pour transformer le continent en un acteur autonome, capable de nourrir sa population.

La question de la sécurité alimentaire revêt une importance cruciale dans tous les pays africains. Net importateur de produits agricoles, le continent est fortement dépendant des importations de produits alimentaires provenant des pays non africains. Pourtant, ses richesses agricoles incommensurables sont censées lui garantir son autosuffisance alimentaire, une autosuffisance qui ne peut être atteinte que lorsque tous les pays africains ouvrent la voie au libre-échange intra-africain des produits agricoles de base.

Intégration continentale

Avec plus de 50 milliards de dollars d’aliments importés chaque année, dont 32 milliards consacrés aux céréales, riz et maïs, l’Afrique est un importateur net de nourriture. Loin d’être une incapacité de produire, l’enjeu de la sécurité alimentaire en Afrique peut être redressé grâce à la mise en application des accords de la Zlecaf dans le secteur de l’agroalimentaire. C’est, d’ailleurs, la solution prônée par le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Mene, qui considère que cet accord d’intégration continentale constitue une opportunité pour les Africains. Selon les projections, les échanges intracontinentaux en produits agricoles pourraient augmenter de 574% d’ici à 2030, si les tarifs douaniers qui y sont associés sont supprimés.  «La surconcentration des circuits de distribution dans une ou deux régions du monde se fait au détriment de l’Afrique», a-t-il déclaré lors du forum des affaires de la Zlecaf qui s’est tenu en 2023, au Cap en Afrique du Sud.

En effet, la dépendance des pays africains vis-à-vis des importations de denrées alimentaires les rend vulnérables aux fluctuations des échanges commerciaux internationaux causées par les crises exogènes telles que le Covid ou encore la guerre en Ukraine. Le renforcement de la sécurité alimentaire est, donc, une nécessité absolue pour tous les pays du continent surtout dans un contexte international de plus en plus tendu et instable, et ce, afin de prévenir les risques d’inflation alimentaire ou encore de pénurie sur les marchés internationaux.

Formalisation du commerce transfrontalier des produits agricoles

Le secrétaire général de la Zlecaf a affirmé, à maintes reprises, que l’insécurité alimentaire en Afrique ne découle pas d’un manque de production agricole, mais plutôt des obstacles commerciaux qui empêchent les pays africains d’échanger librement leurs produits agricoles de base.

Les restrictions commerciales rendent l’importation de céréales d’Europe plus aisée que celle d’autres pays africains. D’ailleurs, l’Afrique a le droit de douane moyen appliqué à l’importation le plus élevé sur son commerce intra-africain pour les produits agricoles.

Selon diverses études portant sur l’impact de la Zlecaf sur le commerce en Afrique, cet accord devrait entraîner une augmentation substantielle des échanges agricoles entre les communautés économiques régionales et en particulier des produits agricoles semi-finis et transformés.

En outre, il pourrait contribuer à la formalisation du commerce transfrontalier des produits agricoles et alimentaires en réduisant les risques et l’incertitude pour les commerçants informels. Ainsi, la Zlecaf représente bien un moyen de réduire l’insécurité alimentaire dans le continent. La Tunisie en tant que pays signataire de la Zlecaf et membre de l’initiative de commerce guidée (lancée en 2022) peut tirer pleinement parti d’une telle dynamique si le commerce libre intra-africain se met en place dans le secteur agroalimentaire. C’est ce qu’a révélé une récente étude réalisée par l’Itceq qui a affirmé que les secteurs des produits agroalimentaires, particulièrement les aliments transformés exportés vers les pays africains sont susceptibles de connaître une augmentation notable de leur performance.

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