Wissem El Abed, victime d’un déluge : «Et si c’était une bénédiction ?»
Pour tout autre artiste, un dégât des eaux dans un atelier serait une catastrophe. Pas pour Wissem El Abed qui trouve là un nouveau et vaste champ à sa créativité. Les papiers tachés d’auréoles d’humidité deviennent les ébauches d’un dessin à achever et l’inspirent vers de nouvelles voies.
Une peinture boursouflée par l’eau, éclatée en certains endroits, révèle ce qui se cache sous sa peau et dessine une autre géographie à laquelle l’artiste n’aurait peut-être pas pensé. La collection des travaux d’étudiants qu’il a suivis, dirigés, encadrés, transformés en bouillie de papier ont été passés à la moulinette et transformés en lingots d’or, car tout ce savoir, cette science réunie, accumulée, mise en forme n’est-elle pas un véritable trésor ?
Et si ce déluge avait été une bénédiction ? L’accès à une nouvelle vision ? La révélation qu’une œuvre n’est jamais finie, et peut-être à tout instant sujette à mutation, évolution, transformation? Qu’il est vrai que rien ne se crée, tout se transforme !
C’est l’histoire que nous raconte Wissem El Abed, victime d’un déluge que l’on pourrait croire dévastateur mais qui se révèle créateur.
Il nous la raconte avec la subtilité d’un humoriste, avec tout de même une morale à la fin : une vache coupée en deux sur les rails d’un train parce qu’elle n’a pas su s’arrêter à temps. Métaphore de l’artiste qui doit savoir s’arrêter à temps lui aussi.
Une exposition pas comme les autres au 42 bis, montée par le Central, dans le cadre du projet pétrodinar, fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique.
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