Vient de paraître – Mahdia encore et toujours
Reconnaissons que cette ville, particulière et exceptionnelle sous de nombreux aspects, mérite une visibilité et une adhésion que ce livre qui vient de paraître souhaite lui donner.
Pour l’auteur, la photographe et les promoteurs du projet, Mahdia est le centre du monde ! Et tout en sachant raison garder, reconnaissons que cette ville, particulière et exceptionnelle sous de nombreux aspects, mérite une visibilité et une adhésion que ce livre qui vient de paraître souhaite lui donner.
A la librairie Culturel, était récemment présenté l’ouvrage : « Mahdia intemporelle », livre initié par Hassine Labaïed, avec pour nerf de la guerre Malek Hamza alias Skila, sous la plume de Nadia Zouari et le regard de Mouna Fkih Khouaja.
Car ce livre, qui rend hommage à une ville, est d’abord l’œuvre d’un collectif de femmes.
L’argument ? Un oiseau survole la cité, et se pose là où son regard et le nôtre s’arrêtent. Un monument, un site, une échoppe…
Cet oiseau n’est pas n’importe quel volatile. C’est l’oiseau de la mémoire, celui du souvenir, l’âme envolée du père de Hassine Labaïed qui avait toujours rêvé de cet ouvrage sans avoir eu le temps de le réaliser. Il plane entre deux mondes, deux univers, rend hommage au passé, témoigne du présent et annonce l’avenir. Cette allégorie explique et justifie ce regard voilé, ombreux, brumeux qui nimbe cette ville, cette fluidité de l’image, cette élégante sobriété, cette lumière en demi-teinte qui baigne la cité et lui donne un aspect si particulier, loin des couleurs éclatantes et contrastées qu’on lui prête souvent.
C’est une Mahdia inconnue que nous offre l’objectif de Mouna Fkih Khouaja, venue en autodidacte talentueuse à la photo dont elle fait un projet de vie. Ce regard force l’empathie et introduit une certaine dimension spirituelle dans cette découverte.
Il est accompagné par la plume — mahdoise elle aussi — de Nadia Zouari qu’on ne présente plus. Sa plume a toujours fait partie du paysage artistique et témoigné de l’état des lieux de la peinture tunisienne. Nadia est journaliste certes, mais elle est également peintre, ce qui lui donne un regard juste, et, à l’occasion, commissaire d’exposition pour de belles aventures. Comme cette magnifique biennale des arts qu’elle porte avec courage et efficacité.
Ce livre est soutenu par Skila, ou Malek Hamza, digne fille de Mahdia qui rend hommage à sa ville, mais aussi à toute une génération de bâtisseurs qui ont fait l’exception de cette cité.
Il a été mis en forme par Nadia Jeljeli, un de nos plus talentueux éditeurs, et complément de cette coalition féminine. La pertinence de ses choix, la rigueur de son professionnalisme, l’audace et la modernité de ses expériences éditoriales lui ont permis de nous offrir un magnifique catalogue de beaux livres. Elle a tout de même une particularité : elle ne réussit jamais aussi bien un ouvrage que lorsque le sujet la passionne. Ce livre et l’équipe qui le porte l’ont séduite.
Et puis, bien sûr, derrière chaque grande femme, il y a un homme : Hassine Labaïed, initiateur du projet, qui est une des forces vives de sa ville et dont il faudra que l’on parle plus longuement un jour.
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