Tunisie – « Mahmoud Messadi : Vingt ans après sa disparition » : hommage à l’écrivain et penseur de Tazarka
Sous le titre “Mahmoud Messadi : Vingt ans après sa disparition”, l’Association tunisienne pour l’éducation et la culture, en collaboration avec la délégation régionale des affaires culturelles de Nabeul, a organisé une rencontre culturelle qui s’est tenue ce vendredi à la Maison de la Culture Mahmoud Messadi à Tazarka, ville natale de l’écrivain.
Concernant le choix de ce titre pour la session commémorative de Mahmoud Messadi (1911-2004), le président de l’Association tunisienne pour l’éducation et la culture, Reda Keshtban, a déclaré à l’Agence TAP en marge de l’ouverture des travaux de la session que Messadi est “absent et occulté”. Il a lancé un appel aux autorités compétentes afin de “restaurer la place de cette grande figure intellectuelle et littéraire”, soulignant l’importance de redonner à Messadi la reconnaissance qu’il mérite.
Keshtban a expliqué que cette occultation de Messadi provient “d’une campagne lancée par des membres de partis politiques, de courants religieux et leurs partisans, dans le cadre de leurs règlements de comptes avec Ali Douajji, Mahmoud Messadi et d’autres écrivains et intellectuels tunisiens”. Il a insisté sur la nécessité de réfuter ces allégations, souvent fondées sur l’ignorance de l’homme et de son œuvre.
« Il est essentiel de mettre en lumière des faits établis sur Messadi, écrivain, penseur et spécialiste du savoir islamique, qui avait mémorisé le Coran et les hadiths transmis par son père, tout en choisissant d’adopter une méthode de pensée et une littérature à la fois humanistes et traditionnelles », a-t-il précisé.
Reda Keshtban a également souligné : “Parler de Mahmoud Messadi procure un plaisir intellectuel pur. Nous continuons à découvrir de nouvelles lectures de ses œuvres et de sa pensée, notamment à travers sa fameuse citation ‘La littérature est une tragédie, ou elle n’est pas’. Cette phrase était une réponse à l’orientaliste français ‘Rinon’, qui affirmait que la littérature arabe était composée de simples clichés esthétiques. Messadi lui répliqua que la littérature arabe est d’abord humaine, en citant des écrivains humanistes comme Al-Ma’arri, Al-Ghazali, Ibn al-Muqaffa et Abou al-Atahiyah.”
Il est à noter que la session culturelle, à laquelle ont assisté des professeurs et des élèves de bac, a été l’occasion de présenter une série de conférences mettant en lumière “le projet intellectuel dans l’œuvre de Messadi et les frontières philosophiques de la littérature”, “la place de l’homme dans la littérature de Messadi”, “Messadi, le penseur, le militant politique et syndical”, “L’impact de la pensée philosophique de Messadi sur la littérature tunisienne”, ainsi que “La place de l’homme entre formes, arts et symboles dans l’œuvre de Messadi”.
Les interventions ont convergé autour de l’idée que Messadi, bien que souvent perçu comme ayant “adopté l’existentialisme”, ne remet jamais en cause Dieu dans ses écrits. Ceux-ci sont fondés sur une liberté intellectuelle humaine, et s’adressent à l’homme dans son quête de sens, où se mêlent philosophie et littérature, tout en maintenant l’homme comme la question centrale.
Finalement et non moins important, dans le cadre de cette session culturelle, plusieurs ouvrages ont été distribués aux participants, des publications dédiées à 19 grandes personnalités tunisiennes, offertes par le Forum de la pensée éclairée tunisienne et soutenues par le ministère des Affaires culturelles.
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