Culture

Trio Malek Lakhoua au Festival de la Médina : L’atout jazz

Fluidité technique et toucher précis s’associent pour enrichir les rythmes hérités de l’art de l’improvisation, pour lequel Malek Lakoua a drainé un public nombreux. 

Du jazz au Festival de la médina et à Bir Lahjar ? C’est rare et pourtant la direction de la 41e édition du Festival a osé le pari de programmer une soirée consacrée à ce genre musical réservé jusqu’ici aux théâtres fermés ou de plein air. Généralement, ce sont les concerts de « Tarab », de « Malouf » ou encore de chants soufis qui meublent les soirées de cette manifestation. On se rend compte que le Festival de la médina a évolué au gré des sessions et s’ouvre à d’autres sensibilités musicales occidentales en l’occurrence pour élargir son public.

Vendredi 21 mars, la musique jazz a résonné dans le patio de Bir Lahjar. Le trio «Take 3», composé du pianiste Omar el Ouaer et du bassiste Fabricio Nicolas, français d’origine vénézuélienne et colombienne et du batteur Malek Lakoua, a drainé un public nombreux et sélect, féru de jazz. Le concert a démarré avec un morceau de plus de dix minutes, intitulé «Prélude» signé Omar el Ouaer, suivi d’autres standards de jazz dans ses multiples avatars. Les trajectoires respectives de ce trio de musiciens se sont croisées et ont convergé simultanément sur scène.

Leur communauté d’expérience et de pensée s’est épanouie superbement dans ce concert où l’improvisation se manifeste autour des notes et ses possibilités infinies à créer un univers à la limite poétique. Les musiciens semblent creuser le même sillon sans jamais donner l’impression de se répéter. Fluidité technique et toucher précis associés pour enrichir les rythmes hérités de l’art de l’improvisation qui caractérise ce genre de musique.

Après avoir roulé sa bosse dans plusieurs clubs, jam sessions, Malek Lakhoua, qui a plusieurs cordes à son arc, médecin, agriculteur et batteur autodidacte, a forgé son nom au contact d’un public qui apprécie son jeu à la batterie et sa volonté de proposer du nouveau dans le domaine de la musique. C’est grâce à son mentor, Azaiez Hamrouni, qu’il s’est initié à la batterie et en a fait son instrument de prédilection. Savourant les multiples succès, il fonde «Jazzit Records», premier label de jazz tunisien et parvient à le mettre  en synergie avec le producteur belge Igloo Records. 

Duke Ellington, Ahmed Jamal et d’autres grands ténors du jazz afro-américain constituent ses maîtres auxquels il voue une admiration sans faille et qui lui ont permis d’ouvrir la voie vers un jazz authentique en reprenant leurs standards. Mais Malek Lakhoua ne s’est pas contenté de reprises, il a créé ses propres titres auxquels il a insufflé une identité tunisienne que le public semble apprécier. Au terme de plus d’une heure, l’auditoire, resté silencieux tout au long du concert, a ovationné fougueusement la superbe performance de ce trio qui a encore de beaux  jours devant lui.

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