Trio d’arbitres étrangers pour le derby EST-CA : Une porte qui ne se refermera jamais !
La course effrénée entre grands clubs derrière le résultat est de retour.
On a tant parlé ces derniers jours des liens d’amitié assez forts qui lient les deux présidents de l’Espérance Sportive de Tunis et du Club Africain, Hamdi Meddeb et Haykel Dkhil, via des entretiens téléphoniques assez cordiaux échangés régulièrement entre eux pour se concerter et surtout anticiper et éviter tout ce qui peut nuire aux bonnes relations instaurées entre les deux grands clubs de la capitale, afin d’apaiser le climat et de baisser la tension dans les deux camps «Sang et Or» et «Rouge et Blanc». Bien entendu, on ne peut que s’en féliciter si l’objectif réel est d’œuvrer pour que la rivalité soit uniquement sportive et ne dépasse pas les limites du seul débat loyal entre joueurs sur le terrain. Mais on est en droit aussi de redouter une paix de façade et que les vieux démons de la concurrence aveugle soient toujours présents au sein des fans des deux camps et que le résultat d’un derby, comme celui de dimanche prochain, risque de tout remettre en question. La preuve c’est que les deux clubs ont demandé ou plutôt exigé un arbitrage étranger pour le classico du 22 décembre et ont réussi à faire plier le Comité de normalisation de la FTF qui a exaucé leur vœu.
Coup dur porté à l’arbitrage tunisien
Un coup dur porté à l’arbitrage tunisien et un grand pas en arrière qui aura un effet domino contagieux avec d’autres clubs qui vont emprunter la même voie à chaque fois qu’il y aura match à gros enjeu et à qui on ne pourra pas désormais opposer un veto catégorique. Cette porte rouverte aux arbitres étrangers est le pire des cadeaux empoisonnés qu’un Comité de normalisation sortant puisse «offrir» à un nouveau Bureau fédéral entrant. On aurait dû réfléchir à deux fois avant d’aller dans cette voie. Les deux clubs auraient mieux fait s’ils avaient renoncé à demander un arbitrage étranger. Le Comité de normalisation aurait marqué des points aux yeux des arbitres tunisiens s’il leur avait maintenu sa confiance et n’avait pas cédé et s’il avait persisté à désigner un trio parmi les meilleurs d’entre eux pour mener à bon port ce match qui pèse par la lourdeur de son enjeu. Les deux clubs et le Comité de normalisation ont choisi la solution de facilité pour se dégager de toute éventuelle responsabilité. L’intérêt de l’arbitrage tunisien, qui a beaucoup perdu en crédibilité sur la scène internationale et son image ternie qu’on doit commencer à redorer en lui confiant les grands chocs de nos compétitions nationales, ne sont pas visiblement au cœur du projet actuel de restructuration de notre football. Kamel Idir peut arguer qu’il n’est pas là pour ça, mais on peut lui rétorquer aussi qu’il aurait pu ne pas franchir le Rubicon et soutenir davantage les arbitres tunisiens.
Tout cet acharnement à solliciter des arbitres étrangers n’est pas un indice rassurant sur les relations entre nos grands clubs. La méfiance est de retour et les résultats priment sur toutes les autres considérations. Plutôt que de jouer à visages découverts, avec les moyens du bord, la rivalité bat son plein au prix de grands sacrifices financiers. Qu’importe que des dizaines de millions soient dépensés pour faire venir un trio étranger, que la grogne recommence à gagner nos arbitres frustrés et impayés. Les responsables de nos clubs ont un œil uniquement sur le score final inscrit sur le tableau d’affichage et sur la position au classement général. Que notre arbitrage en paie le prix, c’est le dernier de leurs soucis.
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