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Transport : Tout ce qui traîne encore

 

Il aura fallu près de 20 ans pour concrétiser le premier tronçon du Réseau ferroviaire rapide (RFR) tunisien. Pour la mise en service de la LGV, au Maroc (ligne à grande vitesse), 8 ans ont suffi pour relier Tanger à Casablanca (186 km). Ce train  atteint une vitesse de plus de 350 km/h.  Pour la ligne D, notre RFR traîne encore le boulet de la municipalité du Bardo depuis belle lurette.

Les autres lignes A et C peuvent encore attendre. A priori, notre réseau, comme ont tenu à le rappeler les responsables, couvrirait une longueur de 86 km. Selon les démarches à venir, on comprend à travers les déclarations officielles que l’on va attendre la résolution du contentieux avec la municipalité du Bardo à propos de la ligne D pour faire avancer les autres projets !

Le Bardo, cité interdite ?

On a oublié que cette histoire n’est pas près de se terminer et qu’elle est insoluble au vu des positions des opposants au passage de cette ligne par la ville du Bardo. Allons-nous hypothéquer tout le projet du RFR à cause de ce blocage incompréhensible ?

S’il n’y a aucun espoir d’arriver à un compromis dans cette affaire, il faut penser à continuer les travaux sur les autres lignes où il n’y a, apparemment, aucun problème majeur.

En principe, tous les efforts doivent se concentrer sur le déblocage de la ligne D par tous les moyens possibles sans trop tergiverser. Il y a eu trop de retards et trop d’argent perdu dans un litige qui n’aurait pas lieu d’être. 

Certains agissements apparaissent tellement bizarres, étranges et suspects au simple citoyen. Ce dernier ne comprend pas, jusqu’à aujourd’hui, comment un État peut rester impuissant devant un groupe de personnes dont les intentions ne sont ni claires, ni évidentes. 

Avec la dissolution des conseils municipaux est-on capable de relancer le projet dont on nous dit que l’avancement des travaux aurait atteint 83 % ? Devra-t-on attendre encore 20 ans pour débloquer la situation au niveau de la «cité interdite» ?  

Les habitants du Bardo et de La Manouba sont les premiers à revendiquer le droit à un transport moderne et rapide tel que celui qui a été réalisé pour la ligne E. Ils le disent sur les réseaux sociaux et à travers les médias. Ils ne sont pas prêts à accepter d’être pris en otages par ceux qui auraient d’autres intérêts qui n’ont rien à voir avec la majorité des citoyens. La politique gouvernementale qui a le dessein de s’attaquer à la question des projets bloqués a devant elle une urgence et une priorité absolues.

Si, par malheur, cette impasse est appelée à perdurer, il serait logique de se pencher sur les autres lignes qui constituent le réseau sans, pour autant, baisser les bras en ce qui concerne la ligne D.

Après avoir constaté l’impact direct sur les conditions de transport et le confort qui s’en est suivi avec la mise en service de la ligne E, les Tunisiens sont en droit de demander l’accélération des travaux sur les autres lignes prévues dans ce grand projet national. 

La ligne C d’une longueur de 19.5 km doit desservir Tunis-Mhamdia, tandis que la ligne C+F d’une longueur de 10.5 km desservira l’Ariana Nord en passant par Bourgel. Ces deux axes deviennent une priorité tant que la situation au niveau de la ville du Bardo n’aura pas trouvé d’issue. Ce qui serait inconcevable.

Des projets en instance

En tout cas, il ne faut pas que le lancement de la première ligne du RFR soit l’arbre qui cacherait la forêt. D’autres projets sont en instance.

A commencer par l’acquisition des 18 nouvelles rames pour la ligne TGM. Cela fait presque 10 ans qu’on nous ressasse cette histoire. Et on n’est pas sûr que cela va s’arrêter et s’il y a, vraiment, une volonté d’honorer les engagements pris par ces gouvernements successifs.

Cette ligne emblématique a connu de grands travaux au niveau des stations qui ont coûté trop cher à la Transtu. Des dépenses inutiles, selon la majorité des habitants de la banlieue nord.

Car ils n’ont fait que défigurer les monuments en place et n’ont rien apporté au niveau de l’esthétique. Bref, c’était de l’argent jeté par les fenêtres qui aurait mieux servi à acheter de nouveaux équipements.

Espérons, toutefois, que les nouvelles promesses faites au sujet de l’acquisition de nouvelles rames seront tenues. 

Il reste, par ailleurs, à rappeler un autre grand projet qui est resté inachevé comme tant d’autres. Nous voulons parler de l’extension de la ligne 6 du métro. Cette ligne qui dessert les zones d’El Mourouj devait être prolongée de 2 km supplémentaires jusqu’à El Mourouj 6. L’achèvement de ces travaux était prévu pour… 2017 ! Il faudra, peut-être, patienter quelques autres années encore.

Mais tout en restant dans la banlieue de Tunis, il faudra signaler l’absence totale de moyens de transport dans la zone des Lacs (Lac I et Lac II). Là, aucune desserte à l’exception de la ligne de bus n° 28 qui ne satisfait nullement la demande et ne couvre qu’une infime partie de l’espace concerné. Sur toutes les autres destinations des zones du Lac jusqu’aux Jardins de Carthage, il n’y a pas l’ombre d’un moyen de transport. Pourtant, cet axe est devenu très dynamique avec des centres administratifs et une forte activité économique.

Le rôle de la Transtu est de répondre, au plus vite, à cette demande urgente notamment si un redéploiement des bus est à envisager suite à la mise en service de la nouvelle ligne du RFR. Jusque-là, la société, en question, ne nous a rien dit à ce propos.

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