Tarek Mehdi : l'arrestation du plus grand exportateur d'huile d'olive a déstabilisé le secteur
Tarek Mehdi, député à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), est intervenu, mercredi 8 janvier 2025, sur les ondes de Jawhara FM pour discuter des enjeux actuels en Tunisie.
L’invité de Hatem Ben Amara a d’abord abordé le projet de loi relatif à l’institution Fida et les protestations en cours devant l’ARP concernant cette institution. Il a également souligné l’existence d’un groupe de « désengagement » cherchant à différencier les martyrs et blessés issus des forces armées de ceux issus du civil.
Répondant à une question sur les causes des retards des grands projets, M. Mehdi a indiqué que l’ARP avait présenté 104 initiatives législatives pour débloquer la situation. « Nous allons aborder l’année 2025 avec force », a-t-il déclaré.
« Tout le monde sait qui est derrière le retard des grands projets », a-t-il ajouté, précisant que l’administration en était en grande partie responsable. « Suite aux ordres du président de la République, tous les gouverneurs sont mobilisés pour relancer les projets entravés », a expliqué le député. Il a poursuivi : « Il est évident que le Code de change doit être révisé au plus tôt », établissant un lien entre ce code, le retard des projets et le frein aux investissements.
Concernant le secteur de l’huile d’olive, M. Mehdi a déclaré : « L’état actuel du secteur est le résultat des événements récents ». Il a ajouté : « Certaines entreprises de très grande taille se chargent de la mise en valeur et de la mise en bouteille de l’huile d’olive avant de l’exporter. La quantité importante qu’elles exportent contribue à augmenter le quota d’huile d’olive ». Il a également indiqué que ces entreprises avaient massivement investi dans le secteur, en plantant des millions d’oliviers avec des technologies très avancées. « Le constat est le suivant : la campagne de diffamation visant certains investisseurs dans le secteur de l’huile d’olive, ainsi que l’arrestation du plus grand exportateur, ont déstabilisé tout le système », a déclaré Tarek Mehdi.
Il a expliqué que d’autres exportateurs d’huile d’olive se sentent visés et craignent une situation similaire, ce qui les a empêchés d’absorber la production des agriculteurs, conduisant ainsi à l’effondrement des prix.
Sur le rôle de l’Office National de l’Huile (ONH), M. Mehdi a expliqué qu’il avait été impliqué dans une bataille de dernière minute, sans préparation adéquate. Il a rappelé que l’ONH n’a pas la capacité de stocker la production d’huile d’olive.
« Il est nécessaire d’instaurer un véritable partenariat entre le secteur privé et le secteur public pour gérer l’exportation de l’huile d’olive », a précisé Tarek Mehdi, ajoutant que l’État doit réinvestir dans les infrastructures liées à ce secteur.
Abrdant un autre sujet, le député a déclaré : « Le décret 54 doit être révisé », précisant toutefois que cette révision n’est pas encore programmée.
L’invité de l’émission Sbeh El Ward a conclu en évoquant la révolution législative annoncée par le président de la République : « Le Code de change, le Code d’investissement et le Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme doivent être modifiés pour résoudre les problèmes économiques de la Tunisie ».
H.K
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