Culture

«Take my breath» de Nada Mezni Hafaiedh en avant-première à Pathé Tunis City : Un film engagé et sensible

 

L’avant-première nationale de «Take my breath», deuxième long-métrage de fiction de Nada Mezni Hafaïedh, a eu lieu, samedi soir, au Cinéma Pathé Tunis City, dans la capitale, en présence de l’équipe du film. Une tournée dans les régions est prévue à l’occasion de sa sortie en salle, mercredi 25 octobre et dans les cinéclubs de la Fédération tunisienne des Cinéclubs (Fttc).

« Take my breath » est une coproduction de 2023 de Leyth production (Slim Hafaïedh), Mystique films (Ziad Hamzeh). Le film est soutenu par le ministère des Affaires culturelles représenté par le Centre national du cinéma et de l’image (Cnci).

A l’issue de la projection, l’agence TAP a eu une rencontre avec la réalisatrice et son producteur Slim Hafaïedh. «Take my breath» a été réalisé sur une période de plus de trois ans avec l’appui du Fonds de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et du ministère des Affaires culturelles qui avait attribué des financements de l’ordre de 450.000 dinars», a déclaré Slim Hafaïedh.

Le producteur a également annoncé que 50% des recettes du film iront au profit du Croissant-Rouge Tunisien (CRT) en solidarité avec la Palestine.

«Take my breath» («Entre 2», titre en français, «Al-Mabain», titre en arabe) est un long-métrage de fiction (95’). Il est porté par un casting composé d’actrices et d’acteurs tunisiens : Amina Ben Ismaïl (Chams), Mohamed M’rad (Habib), Aymen Ben Hmida (Abdelkhalik), Sana Bechikh Larbi (Naïma), Fatma Ben Saïdane (Fadhila), Fathi Akkari (Abderrahmane) et Haïfa Boulakbèch (Fatma).

Cette fiction est l’histoire de Shams, 23 ans, couturière vivant dans une île isolée et un milieu social hostile, avec sa mère et sa sœur handicapée. La jeune femme, d’apparence calme et assez discrète, porte en elle un lourd secret qu’elle n’ose avouer à personne et dont la révélation finira par chambarder sa vie.

Pour la réalisatrice, «la narration du film peut se lire comme une allégorie de l’expérience humaine». Le personnage de Shams est «en conflit entre sa propre identité et le désir». Cette personne, qui est «née intersexe avec une variation sexuelle, est entre les deux d’où vient l’appellation du film Entre 2».

Nada Mezni Hafaïedh, autrice de deux premiers films, une fiction et un documentaire, croit en la force du cinéma comme médium à travers lequel il est possible de «changer les perceptions et le comportement des gens». Elle affirme sa conviction en «un cinéma engagé» à travers lequel elle cherche à «parler d’une minorité, des tabous et de mettre en lumière l’invisible et les luttes en marge».

Côté casting, le choix n’était pas évident. Après une recherche étalée sur plusieurs mois, la réalisatrice avait finalement décidé d’attribuer le rôle principal de Shams à l’actrice Amina Ben Smaïl. «Elle m’a intriguée par ses yeux perçants», dit-elle.

Le travail sur son personnage a pris près de deux ans avec l’aide d’une personne intersexe, Emna Arfaoui. Cette dernière l’avait aidée à peaufiner le scénario et à l’actrice principale à s’inspirer de son comportement et sa façon de voir les choses. Emna Arfaoui, qui était présente à la projection, a avoué le calvaire des personnes comme elle qui «sont opprimées et font face à beaucoup de difficultés, ce qui affecte leur condition psychique et sociale».

Le tournage avait débuté en octobre 2020 pendant la crise sanitaire du Covid-19. L’équipe du film, composé de près 90 personnes, avait séjourné durant plus de 20 jours à Kerkennah, près de Sfax. Nada Mezni évoque une expérience extraordinaire louant la générosité et l’accueil qui leur ont été réservés par les habitants de l’Ile.

Après une absence de plusieurs années, cette réalisatrice, diplômée de l’Ecole de cinéma de Montréal, est de retour avec une fiction qui traite une question parfois perçue comme un tabou sociétal et rarement abordée dans le cinéma en région arabe. Sa sortie coïncide avec une conjoncture délicate et les manifestations partout dans le monde en solidarité avec les Palestiniens dans la Bande de Gaza.

Son producteur Slim Hafaïedh souhaite une bonne réception du film, dont l’avant-première mondiale avait eu lieu récemment au Festival du film de Varsovie, organisé du 6 au 15 octobre 2023 en Pologne, où il a été sélectionné en compétition officielle. La distribution du film en Tunisie sera faite par Easy Distribution, compagnie du producteur qui annonce des négociations en cours pour sa distribution à l’étranger.

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