Culture

Sur nos écrans | «Sans un Bruit : Jour 1» de Michael Sarnoski : Mimes et chuchotements

 

Troisième film de la série de films «Sans un Bruit» (Sans un bruit, Sans un bruit2) qui est un spin-off préquel aux deux premiers films.

Le film est réalisé par Michael Sarnoski (réalisateur du film Pig) qui signe aussi le scénario. On y suit Sam (interprétée par l’actrice oscarisée Lupita Nyong’o), qui, lors d’une excursion dans la ville de New-York, est prise au piège après que la ville subit une attaque mystérieuse. S’ensuivra toute une aventure pour survivre à ces évènements. Rejoignant ainsi le postulat du «high concept» présent dans les deux premiers films. A savoir comment survivre lorsque le monde est envahi par des créatures meurtrières qui ne se repèrent qu’au son. S’il est intéressant de savoir comment cette menace est arrivée (pour ceux qui seraient familiers des deux premiers films).

On nous propose aussi, ici, l’histoire d’une héroïne qui est déjà condamnée dès le début de l’histoire et qui, après s’être résignée à mourir, finira par «aider son prochain».

Ce qui est assez rare pour être souligné. Plusieurs symboles et images appuient ce sentiment comme le rapport à l’eau qui donne une symbolique chrétienne indéniable (le baptême, l’arche de Noé). Images que l’on verra jusque dans une église, d’ailleurs. Le sous-texte du film pourrait être fort intéressant s’il n’était pas un peu gâché par des jump scare toutes les deux minutes. Surtout que c’est au détriment de moments de tension intéressants. La photographie, qui, dans l’ensemble, est plutôt réussie sauf dans les moments d’obscurité (et il y en a un certain nombre) qui sont gérés un peu comme dans «Game of Thrones» c’est-à-dire qu’on discerne à peine les contours des silhouettes des personnages et des objets.  On peut comprendre qu’il y ait un besoin de réalisme chez les auteurs. Ou que comme dans ce film il y ait une volonté d’accentuer la dualité jusque dans les images. Mais une fiction n’est pas un reportage ou un documentaire. C’est une nouvelle mode a priori, mais qui gêne l’expérience du spectateur. C’est difficile de rentrer dans une histoire si vous avez du mal à voir et donc à comprendre ce qui est à l’image. Dans l’histoire du cinéma, il y a beaucoup d’exemples de scènes censées se dérouler dans l’obscurité et qui sont tournées de manière à ce que le spectateur voit ce qui s’y déroule. Et ça n’a jamais posé problème.  Le spectateur est tout à fait capable de comprendre une situation sans être trop pris par la main. On pourra parler aussi de certains choix en termes d’ambiances musicales ou sonores qui rendent parfois certaines scènes presque ridicules. C’est dommage, parce qu’on comprend pourquoi ces scènes sont là.  Mais ça détonne tellement avec le reste du film, qu’on se demande pourquoi on tire autant sur la corde dans ces moments.  «Sans un bruit Jour1» reste un bon film dont le message est intéressant mais parfois maladroit. L’expérience au cinéma reste positive d’autant que, si vous avez suivi les deux premiers films, vous serez certainement satisfaits.

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