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Stress hydrique et perturbation de l’approvisionnement en eau : L’heure est grave !

 

La situation est si alarmante que, selon les dernières données, quatre barrages sont totalement à sec. L’information a été confirmée par l’Observatoire tunisien de la météo et du climat. Il s’agit des barrages de Chiba, Erma, El Houareb et d’El Barrak.

En dépit des mesures de rationnement de l’eau annoncées il y a un mois par le gouvernement, la situation hydrique va de mal en pis et le prochain été risque d’être catastrophique. En effet, malgré les précipitations importantes de ce mois d’avril, notamment sur le nord du pays, la situation demeure considérablement précaire, ce qui prédit de longs mois de perturbation au niveau de l’accès à l’eau.

La situation est si alarmante que, selon les dernières données, quatre barrages sont totalement à sec. L’information a été confirmée par l’Observatoire tunisien de la météo et du climat. Il s’agit des barrages de Chiba, Erma, El Houareb et d’El Barrak.

Il faut noter également que, le taux de remplissage de tous les barrages tunisiens atteint à peine 30% de leur capacité totale. Ces chiffres sont alarmants, mais le pire reste à venir si on rappelle que la saison estivale est à nos portes et que la hausse des températures attendues enfoncera le clou.  

En tout cas, le stock global des barrages a régressé de 43,5% en comparaison de la moyenne enregistrée durant les trois dernières années, pour se situer au niveau de 716,7 millions de m3. La région du nord accapare 91,8% du stock global des barrages, alors que les deux régions du centre et du Cap Bon ne disposent respectivement que de 7,3% et 0,9% des réserves en eaux des barrages.

Autant rappeler également que les quantités de pluie enregistrées, du 1er septembre au 12 avril, sur tout le territoire du pays n’ont pas dépassé les 85,9 mm, causant ainsi un déficit pluviométrique qui varie entre 43% pour les régions du Nord-Est et 76% pour les régions du Centre-Ouest.

En effet, cette situation critique intervient au moment où la Tunisie s’apprête à accueillir une saison estivale qui sera marquée par une forte demande et consommation de l’eau potable. Malgré les mesures de rationnement et les restrictions, les experts ne cessent d’alerter contre un été qui sera extrêmement difficile, mettant en garde même contre des perturbations sociales, notamment dans le centre et le sud du pays.

Le rationnement, et après ?

Le ministère de l’Agriculture avait annoncé, le 31 mars dernier, plusieurs mesures dans ce contexte de sécheresse et de rareté des ressources en eau. Ainsi, pour préserver les ressources en eau actuelles, il a été décidé d’interdire l’utilisation de l’eau courante à des fins agricoles ou pour irriguer les espaces verts, pour laver les voitures et nettoyer les lieux publics.

Il a été également décidé de recourir à la rationalisation de la consommation de l’eau courante fournie par la Sonede et ce, du 29 mars 2023 jusqu’à la fin du mois de septembre. D’ailleurs, la Sonede a annoncé que l’approvisionnement en eau courante ne sera plus continu pendant 24 heures et que des coupures d’eau seront appliquées toutes les nuits de 21h00 jusqu’à trois ou quatre heures du matin.

Sauf que ces mesures n’ont pas fait l’unanimité et ont créé un effet de panique ayant conduit les Tunisiens à stocker massivement de l’eau. «Cet effet contre-productif a provoqué une aggravation de la situation», se désolent les experts, proposant d’autres solutions pour prévenir les pénuries, notamment pendant l’été.  

Il faut rappeler que la Tunisie est un pays situé dans une région aride et semi-aride, ce qui signifie qu’elle est sujette à des conditions de stress hydrique, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Le stress hydrique est caractérisé par une pénurie d’eau disponible pour répondre aux besoins humains, agricoles et environnementaux.

En Tunisie, l’agriculture est le principal secteur consommateur d’eau, représentant environ 80% de la consommation totale d’eau. Cela a conduit à une surexploitation des ressources en eau, qui ont commencé à s’épuiser au fil du temps. De plus, les changements climatiques et les sécheresses plus fréquentes ont aggravé la situation.

Donc pour limiter ces risques, le gouvernement tunisien est appelé à se concentrer sur la gestion des eaux dans le domaine de l’agriculture. La plupart des agriculteurs tunisiens utilisent encore des techniques d’irrigation traditionnelles, qui sont souvent inefficaces et gaspillent beaucoup d’eau. L’utilisation de technologies d’irrigation modernes telles que l’irrigation localisée (goutte-à-goutte) peut aider à réduire la consommation d’eau tout en améliorant la production agricole.

L’agriculture durable peut aider à réduire la demande en eau tout en augmentant la production agricole. Des pratiques agricoles durables telles que l’agroforesterie, la rotation des cultures et la conservation des sols peuvent aider à améliorer l’utilisation de l’eau et la résilience des écosystèmes.

De même, la réutilisation des eaux usées peut constituer une alternative. Le pays dispose de stations de traitement des eaux usées qui peuvent être utilisées pour l’irrigation ou la production d’énergie. Cette méthode est de plus en plus utilisée dans le monde entier pour répondre aux besoins en eau.

crédit photo : © Abdelfattah BELAÏD

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