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Soupçons de complot contre la sûreté de l’état : Polémique sur les arrestations

 

• Néjib Chebbi, président du Front du salut national, définit les conditions du complot contre la sûreté de l’Etat.
• Les avocats des personnalités arrêtées dévoilent des «secrets» que leurs collègues appartenant au même comité de défense n’hésitent pas à infirmer.
• Plusieurs observateurs et analystes assurent que les arrestations sont justifiées et que la justice finira par révéler la vérité.

Aujourd’hui, vendredi 24 février, plus d’une dizaine de jours après le démarrage des arrestations de certaines personnalités politiques sur lesquelles pèsent des présomptions d’implication dans une affaire d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays et aussi de connivence avec des puissances étrangères et dans la foulée de la polémique générale qui s’en est suivie à propos du caractère légal des arrestations en question, polémique développée et nourrie quasi-quotidiennement, en premier lieu, par les comités des avocats en charge des dossiers des personnes arrêtées, par les chroniqueurs télé  et radio soutenant ou s’opposant aux mêmes arrestations et enfin par le silence qui a trop duré observé par les autorités judiciaires sur les raisons des arrestations et sur l’évolution des auditions effectuées jusqu’ici, face à cette situation beaucoup de Tunisiens parmi ceux qui suivent encore ce qui se passe sur la scène politique nationale disent se trouver dans le désarroi total et reconnaissent ne pas savoir qui croire parmi ces voix qui s’élèvent tous les matins pour traiter des affaires en question, chacune proposant  sa propre lecture politique et aussi son interprétation juridique personnelle en prétendant être au secret des dossiers d’instruction relatifs à ces affaires, certaines parties relevant des deux clans, il faut le faire remarquer, sont allées jusqu’à annoncer ce qu’il va se produire dans les prochaines jours.

Et les Tunisiens de se trouver face à un flux de  déclarations, de révélations et de secrets dévoilés publiquement, principalement par les avocats des personnalités poursuivies par le ministère public et aussi par les partis politiques auxquels appartiennent les mêmes personnalités ou aussi par des associations et organisations de la société civile, y compris celles représentant des ONG étrangères installées sur le sol national s’octroyant le droit de commenter et de dénoncer les décisions de justice prises par les autorités judiciaires nationales.

Loin d’affirmer, qui a tort en dénonçant les arrestations ou qui a raison en les justifiant, il est important de se poser la question suivante : à qui profite la campagne de la «révélation des secrets» des qui est derrière les arrestations, alors que les auditions des personnalités objet présomptions annoncées lors de leur arrestation viennent à peine de commencer?

Une autre question qui exige une réponse urgente de  la part des défenseurs des personnalités entendues par les juges d’instruction : est-il acceptable et même profitable à leurs propres clients (y compris ceux qui n’ont pas parlé encore) de dévoiler la teneur des premières questions posées par les enquêteurs à leurs clients et de fournir des détails que certains parmi leurs propres collègues n’ont pas hésité à infirmer dans des déclarations médiatiques comme par exemple l’existence d’autorisations de perquisition dans les domiciles des personnes arrêtées, autorisations accordées par le parquet relevant du pôle antiterroriste ou du pôle judiciaire de lutte contre la corruption.

Les explorations politico-judiciaires de  la partie

En outre, les problématiques à caractère purement judiciaire que les avocats ont imposées au fronton du débat, somme toute légitimes, sur les arrestations, l’on a le droit de s’interroger sur la crédibilité des informations fournies par certains dirigeants du Front du salut national, à l’instar de Néjib Chebbi, président du même front.

Après avoir explicité, dans une déclaration à la radio IFM, les conditions et les éléments d’un complot contre la sécurité de l’Etat, il affirme texto: «Je peux affirmer que les faits sur lesquels on enquête sont simples: Khayam Turki est arrêté pour avoir invité chez lui pour un déjeuner une vingtaine de personnalités de tous bords, pour discuter de ce qui les divise et ils ne sont pas parvenus à un consensus».

Donc, à prendre au sérieux la révélation de Néjib Chebbi qui n’a été auditionné par aucun enquêteur auprès de la police judiciaire ou par un quelconque juge d’instruction, les vingt personnalités invitées par Khayem Turki, dont dix seulement ont répondu à l’invitation, ne sont arrivées à aucune décision et par conséquent rien n’a été décidé, en attendant, peut-être, le prochain déjeuner ou dîner.

Quant aux arrestations, comme celles de Issam Chebbi, SG d’Al Joumhouri et membre du Front du salut national, de Chaïma Issa, dirigeante au sein du même Front ainsi qu’à propos du mandat de dépôt émis à l’encontre de Walid Jalled, député aux activités gelées, l’on se contente, jusqu’à hier jeudi 23 février, au moment de la rédaction du présent article, des informations données par les avocats Ridha Belhaj et Samir Dilou qui reconnaissent n’avoir aucune information officielle sur l’arrestation de leurs clients.

Dans le même contexte et toujours via le concours des avocats des personnalités  arrêtées, on apprend que Noureddine B’hiri, vice-président d’Ennahdha, arrêté lui aussi, a entamé une grève de la faim ouverte.

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