Soudan: Les paramilitaires s’emparent de l'aéroport de Khartoum
Les forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide ont déclaré, ce samedi, qu’elles avaient pris le contrôle de l’aéroport international de Khartoum, alors que des affrontements ont éclaté avec l’armée.
Des coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de Khartoum et des témoins oculaires ont déclaré que des coups de feu avaient également été entendus dans les villes voisines.
Un journaliste de Reuters a vu des canons et des véhicules blindés déployés dans les rues et a entendu le bruit de tirs d’armes lourdes à proximité des quartiers généraux de l’armée et de la RSF.
La RSF a déclaré dans un communiqué qu’elle avait pu prendre le contrôle de l’aéroport international de Khartoum, dans la capitale, et de la base militaire de Merowe, dans le nord du pays.
Auparavant, la RSF avait déclaré que l’armée avait encerclé l’une de ses bases et ouvert le feu à l’arme lourde.
Ces violences font suite à plusieurs jours de tension entre l’armée et le RSF, un puissant groupe paramilitaire dirigé par le général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti.
Cette situation a suscité des inquiétudes quant à une confrontation qui compromettrait les efforts déployés de longue date pour ramener le Soudan à un régime civil après des luttes de pouvoir et des coups d’État militaires.
Samedi, des témoins oculaires ont déclaré à Reuters qu’il y avait eu un échange de coups de feu nourri à Merowe.
Dans un communiqué, la RSF a qualifié les actions de l’armée d' »assaut brutal » et a demandé qu’elles soient condamnées. Elle a ajouté que la RSF avait été en contact avec des médiateurs locaux et internationaux pour les informer.
Le FSR, qui, avec l’armée, a renversé l’autocrate Omar el-Béchir en 2019, a commencé à redéployer des unités à Khartoum et ailleurs, alors que des pourparlers ont eu lieu le mois dernier sur son intégration dans l’armée dans le cadre d’un plan de transition qui mènerait à de nouvelles élections.
M. Hemedti, ancien chef de milice au Darfour, est depuis 2019 le chef adjoint du Conseil souverain dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan.
Une confrontation entre ses forces et l’armée pourrait entraîner des troubles prolongés dans un vaste pays déjà confronté à un effondrement économique et à des flambées de violence tribale.
M. Hemedti s’était placé à l’avant-garde d’une transition planifiée vers la démocratie, ce qui a déstabilisé ses collègues militaires et déclenché une mobilisation des troupes dans la capitale Khartoum.
Le fossé entre les deux forces est apparu au grand jour jeudi, lorsque l’armée a déclaré que les récents mouvements de la RSF, notamment dans la ville de Merowe, dans le nord du pays, s’étaient déroulés sans coordination et étaient illégaux.
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