Soudan: Des suspects de crimes contre l'humanité en fuite
Un ancien responsable de la dictature au Soudan recherché pour crimes contre l’humanité a annoncé s’être évadé de prison en compagnie d’autres ex-collaborateurs dans ce pays en plein chaos, faisant craindre un nouvel embrasement au moment où un cessez-le-feu conclu sous l’égide des Etats-Unis reste fragile.
Mercredi, les affrontements ont continué à Khartoum où des avions de chasse de l’armée ont survolé la banlieue nord de la capitale, essuyant les tirs à l’artillerie lourde des paramilitaires, ont rapporté des témoins à l’AFP.
Les combats meurtriers opposent depuis 12 jours les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo à l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane. Auteurs du coup d’Etat fin 2021, les deux généraux se livrent désormais à une guerre sans merci pour le pouvoir.
Profitant d’une situation chaotique, un personnage important du régime de l’ex-dictateur Omar el-Béchir, Ahmed Haroun, s’est évadé de la prison de Kober, dans la capitale Khartoum, avec d’autres hauts responsables de la dictature.
« Nous sommes restés en détention à Kober pendant neuf jours (…) et nous avons désormais la responsabilité de notre protection » dans un autre lieu, a affirmé M. Haroun dans une allocution enregistrée à la télévision soudanaise mardi soir.
L’armée soudanaise a affirmé mercredi que Béchir, au pouvoir pendant 30 ans, était « toujours dans un hôpital sous la garde de la police judiciaire ». Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » au Darfour, dans l’ouest du Soudan, comme M. Haroun.
De son côté, le bureau du procureur de la CPI a indiqué qu’il suivait de près les événements, observant que les informations sur les personnes incarcérées à Kober n’avaient pas été « confirmées de manière indépendante ».
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