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Sécurité : Tolérance zéro face au narcotrafic

 

Quand un narcotrafiquant utilise une arme à feu pour tenter d’échapper aux forces de police, cela souligne la nécessité impérieuse de redoubler de vigilance et de maintenir une politique de zéro tolérance à l’égard des trafiquants de drogue et des criminels dangereux en général, surtout en cette période où la montée de la criminalité crée un climat de peur et d’inquiétude au sein de la société.

A cet effet, le ministère de l’Intérieur vient d’annoncer que les forces de sécurité relevant des districts de Sousse et de Monastir ont riposté au tir d’un trafiquant de drogue au moment de la perquisition du lieu où il s’était réfugié, ce qui a conduit à sa mort lors de son transfert à l’hôpital. La descente de police intervient dans le cadre d’une vaste opération de sécurité ciblant principalement les trafiquants de drogue et les dangereux criminels.  Les unités de sécurité de différents corps ont mené plusieurs perquisitions en coordination avec les districts de Sousse et de Monastir. Au total, 237 dangereux individus qui font l’objet d’avis de recherche par la justice ont été interpellés le 2 novembre et de grandes quantités de produits psychotropes ainsi qu’un arsenal d’armes blanches et des sommes d’argent avaient été saisis par la même occasion.

Quand drogue et trafic d’armes vont de pair

Les brigades spéciales de la lutte contre les stupéfiants recourent rarement à l’utilisation de leurs armes dans le cadre de leurs missions, mais l’interconnexion ces dernières années de la criminalité transnationale avec le terrorisme place nos unités sécuritaires devant la nécessité de répliquer avec force et rapidité aux membres des gangs de la drogue. D’autant qu’après 2011, et durant la décennie noire, les chefs des groupes terroristes étaient de connivence avec les dealers.

Les «jihadistes» qui régnaient en maîtres avaient, en ce temps-là, profité de la situation sécuritaire délétère qui a conduit à la porosité de nos frontières pour faire entrer clandestinement un arsenal de guerre en provenance de la Libye. Il n’y a pas longtemps, et plus précisément en 2016, plusieurs caches d’armes (kalachnikovs, fusils et lance-roquettes) ont été découvertes dans le Sud de notre pays. Selon une étude mondiale sur le trafic d’armes à feu publiée en 2020 par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Unodc), «en Afrique, les plus grandes quantités d’armes saisies ont été enregistrées en Angola et au Kenya. Outre la prévalence des fusils de chasse en général, des proportions notables de mitraillettes ont été saisies en Tunisie et au Burundi». D’après la même étude, les pistolets apparaissent comme les armes les plus saisies dans le monde. De même, dans les pays où le trafic de drogue est plus important, les saisies d’armes sont plus nombreuses en raison de cette activité.

Une lutte sans relâche

Ces données mettent en évidence le grand danger qui plane sur notre pays sur le plan sécuritaire, d’autant que la lutte contre les dealers doit mobiliser divers acteurs et pas seulement la partie sécuritaire. Accordant à cette lutte une très grande importance, le Président Kaïs Saïed avait même tenu deux réunions en octobre dernier avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, et le secrétaire d’État chargé de la Sûreté nationale, Sofiane Ben Sadek. Le Chef de l’État avait insisté sur la nécessité de lutter jour et nuit contre ce fléau pour démanteler les réseaux de trafic de drogue et déployer tous les efforts en vue de contribuer à la sécurité des citoyens.

La lutte menée actuellement par les unités sécuritaires contre les dealers et les dangereux criminels n’est qu’à ses débuts. Elle durera le temps qu’il faudra, mais elle commence déjà à porter ses fruits avec l’arrestation de plus de 400 individus dangereux en l’espace de quelques jours lors de deux campagnes sécuritaires. La première a été menée le 24 octobre dans le Grand Tunis, alors que la deuxième a eu lieu à Sousse et à Monastir le 2 novembre. Ces deux opérations ont conduit aussi à la saisie de grandes quantités de produits psychotropes, d’armes blanches, d’un pistolet et de sommes d’argent.

En parallèle, et selon une source fiable, les hauts responsables du ministère de l’Intérieur, dont le secrétaire d’État chargé de la Sûreté nationale, ont multiplié ces derniers jours les contrôles et les visites sur le terrain pour s’assurer du fonctionnement efficace des unités de la police et s’enquérir de leurs conditions de travail.

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