Economie tunisie

Secteur bancaire | BCT – Verdissement du système financier : Le projet est sur de bons rails

 

La BCT se penchera sur une feuille de route couvrant les risques climatiques, la transparence et la finance verte. 

Axant son intervention sur les risques climatiques, lors de la 7e université d’été organisée, récemment, par l’Atcf sous le thème «Standards bâlois et nouveaux risques : approche tunisienne», Mehdi Boukari, représentant de la direction générale de la supervision bancaire de la BCT, a révélé que ce type de risques se décline en deux principales catégories. Il s’agit des risques physiques, liés aux catastrophes naturelles ou au changement progressif et irréversible du climat, et des risques associés à l’adaptation au processus de transition vers une économie bas carbone. Ces risques climatiques se transmettent au secteur financier à travers divers canaux, tant macroéconomiques que microéconomiques.

Les risques climatiques doivent être intégrés dans la réflexion stratégique des institutions financières

D’où la nécessité de se préparer à prévenir ce nouveau type de risques, dont les répercussions se font de plus en plus sentir non seulement sur le secteur bancaire, mais aussi sur l’ensemble des agents économiques : perturbation de l’environnement des affaires, perte de valeur de certains actifs, hausse des prix de l’énergie, etc. Tous ces effets se répercutent de l’économie vers le système financier, nécessitant des mesures préventives et des analyses approfondies. Boukari a, également, souligné que les risques climatiques doivent être intégrés dans la réflexion stratégique des institutions financières, car ils représentent un enjeu transversal qui touche à l’ensemble de la stratégie des banques, de la gestion des risques à la tarification des produits. En Tunisie, les risques physiques sont particulièrement préoccupants. Le principal défi pour le secteur bancaire réside donc dans l’évaluation de son exposition à ces risques, tels que la pénurie d’eau, la sécheresse, les inondations et la décarbonation de l’énergie. Boukari a cité les résultats du rapport «Climate Green Development Report» sur la Tunisie, réalisé par la Banque mondiale, qui ont suscité la réflexion sur la possibilité d’envisager des stress tests pointus.

Ce rapport met l’accent sur l’importance des risques physiques en Tunisie, notamment en raison du poids économique de l’agriculture, un secteur fortement impacté par le changement climatique. Près de 18 % des prêts sont concentrés dans des zones à haut risque d’inondations, tandis que 85 % des prêts en Tunisie sont accordés dans les gouvernorats côtiers, où l’élévation du niveau de la mer est une menace inévitable. «Ces données sont encore préliminaires, mais elles constituent une source importante pour approfondir notre compréhension de ces risques», a-t-il ajouté.

La nouvelle réglementation européenne n’est pas une menace

Concernant les risques liés à la transition écologique, le rapport a révélé que 40 % des prêts sont octroyés à des secteurs à forte intensité carbone, comme la production d’électricité, les transports et les services publics, qui seront directement concernés par la transition. «Il est essentiel de travailler sur ces questions», a-t-il souligné. Contrairement aux idées reçues, l’impact du mécanisme d’ajustement carbone reste modéré en raison de la composition des exportations tunisiennes. Cependant, Boukari considère que la nouvelle réglementation européenne devrait être perçue non pas comme une menace, mais comme une opportunité pour la Tunisie. Evoquant le travail des superviseurs du Comité de Bâle en matière de risques climatiques, Boukari a précisé que ce comité examine la question avec précaution, étant donné l’importance des financements en jeu, estimés à des dizaines voire des milliards de dollars. Il a ajouté qu’un rapport du Ngfs (Réseau pour le verdissement du système financier) propose d’intégrer les questions climatiques non seulement dans la politique monétaire, mais aussi dans la gestion des réserves. Boukari a indiqué que la BCT collabore avec la Banque mondiale pour analyser les expositions à ces risques afin d’établir des scénarios d’impacts sur l’économie mais aussi sur les banques. Quant à l’approche de la Banque centrale, il a affirmé que les risques climatiques sont une priorité stratégique.

La BCT travaille actuellement sur un projet de verdissement du système financier, avec une première phase axée sur le secteur bancaire et les risques climatiques.  «On va essayer de travailler sur le verdissement du secteur financier et les risques climatiques qui sont en lien avec le secteur bancaire dans une première phase, pour pouvoir par la suite aussi le développer et l’étendre. Mais notre ambition de départ, c’est d’améliorer la capacité de notre écosystème à mobiliser des fonds verts. Il y a des opportunités, mais aussi des difficultés. Je ne dirais pas que nous sommes encore à la traîne, mais sur certains aspects, il faut mettre les bouchées doubles», a-t-il précisé.  Il a ajouté que la BCT compte coopérer, dans la période à venir, avec les banquiers et le ministère des Finances pour élaborer une feuille de route couvrant les risques climatiques, la transparence et la finance verte. Cette feuille de route inclura également le déblocage des obligations vertes, notamment à travers le renforcement des capacités et l’amélioration de la gouvernance du système.

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