Culture

«Scandinavian Soundscapes» du Carthage Symphony Orchestra au Théâtre municipal de Tunis : Un univers sonore magnétique et surprenant

 

Le Carthage Symphony Orchestra, sous la baguette de son chef Hafedh Makni, a entraîné le public sur les chemins de la musique scandinave, invitant à découvrir les «Scandinavian Soundscapes». Ce concert fabuleux avec des musiciens et des solistes d’exception a eu lieu le 20 octobre au Théâtre municipal de Tunis. Il a mis en vedette les talentueux Anas Triki, pianiste, et Meryem Khazzen, soprano, afin de profiter au maximum de tout l’éventail de mélodies qui font l’emblème de l’âme nordique.

Une cinquantaine de musiciens ont uni leurs talents afin d’interpréter les plus grands classiques de trois compositeurs emblématiques, dont les œuvres illustres exaltent les couleurs, le lyrisme et la virtuosité des paysages scandinaves. Ils ont joué tout d’abord des morceaux de Jean Sibelius (1865-1975), célèbre compositeur et pianiste norvégien de la période romantique, qui devint le symbole même de l’art national norvégien. «La musique de Sibelius est tellement hors de ce monde», comme l’ont décrit les critiques, ce qui fait qu’il s’impose aujourd’hui comme l’un des compositeurs majeurs du XXe siècle, voire de l’histoire de la musique. Avec Finlandia, Rose noire ou encore Valse triste et La tristesse du printemps, le Carthage Symphony Orchestra a dévoilé la quintessence de l’œuvre de Sibelius en créant une ambiance propice à laisser s’envoler l’imagination de l’auditeur. L’immersion a été totale, passionnante et glaçante.

Trois compositeurs scandinaves mythiques à l’honneur

Pour cette mémorable célébration de la musique symphonique scandinave, le  concert a fait voisiner les mélodies de Sibelius avec son contemporain Edvard Grieg (1843-1907). Ce musicien et compositeur norvégien, rattaché à l’ère romantique du XIXe siècle, est qualifié de «porte-étendard de la composition scandinave » avec son œuvre essentiellement marquée par des compositions pour orchestres. Le Carthage Symphony Orchestra a repris des morceaux de son catalogue tout à fait remarquable, dont des extraits de la musique de la célèbre pièce de théâtre Peer Gynt. L’histoire du héros folklorique norvégien et ses aventures qui jalonnent la pièce en cinq actes ont été racontées à travers des notes qui évoquent des visions de la nature sauvage et des fjords de Norvège. Le troisième compositeur qui figure dans le programme éclectique et dense du concert est le Danois Niels Wilhelm Gade (1817–1890) qui occupe une place importante dans la vie musicale de son pays. À travers The Echoes Of Occian, que le Carthage Symphony Orchestra a repris avec puissance, finesse et pertinence, le public a été envoûté par les notes de ce compositeur, considéré comme l’un des plus importants de son époque où la musique symphonique a connu un tournant esthétique.

Une alchimie subtile d’instruments à cordes, dialoguant avec le piano pour ce concert dédié à des monuments du répertoire scandinave. La sérénité, le romantisme lyrique éperdu, ponctués de la poésie pianistique, ont défini un programme haut en couleur pour l’orchestre, comme pour la soprano Meryem Khazzen qui a enchanté les spectateurs avec sa voix. La jeune chanteuse à la voix puissante et chaleureuse s’est produite sur scène en Europe, notamment en France, au Danemark, au Norvège…

Le pianiste Anas Triki : une étoile montante

Le programme de cette soirée qui a exalté ce que la musique symphonique scandinave a de plus flamboyant, avec des compositeurs parmi les plus acclamés de leur époque, a été particulièrement marqué par le jeu au piano de Anas Triki qui fêtera bientôt ses quinze ans. Pour un concerto pour piano et orchestre de Edvard Grieg, sa présence scénique imposante, son approche minutieuse de chaque note musicale et sa délicate sensibilité ont captivé l’auditoire.  Anas Triki a commencé le piano à l’âge de 3 ans. Il a été admis à la prestigieuse London Guildball School Of Music. Il a obtenu son niveau final à l’échelle académique musicale au Royaume-Uni à l’âge de 10 ans. Ensuite, il a obtenu son premier diplôme ARSM “Associate of the Royal School of Music” à 12 ans et son diplôme DipABRSM avec la plus haute mention récemment à 14 ans. Il compose et joue également du violon depuis l’âge de 7 ans et a obtenu l’année dernière le niveau haut du violon avec la plus haute distinction. 

Il s’agit de sa deuxième collaboration avec les musiciens du Carthage Symphony Orchestra, après le concert donné au Festival international de musique symphonique d’El Jem le 12 août dernier. Ses passages ont laissé une empreinte indélébile chez les spectateurs qui l’ont longtemps applaudi pour sa performance passionnée, sa maîtrise technique et sa capacité à communiquer les émotions.  Notons que l’Orchestre symphonique de Carthage compte parmi ses musiciens des générations diverses, depuis les jeunes enfants jusqu’aux septuagénaires, tous réunis autour de leur dévouement pour la musique et le bon goût. Hafedh Makni, le chef d’orchestre inventif et toujours surprenant, a annoncé en fin de soirée un nouveau rendez-vous qui viendra ponctuer cette saison haute en couleur : un concert dédié à la chanteuse légendaire Dalida le 2 novembre prochain.

Nous y reviendrons !

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