Sahbi Maâlaoui : manque de friperie en Tunisie à cause du changement climatique
Le changement climatique a impacté négativement la friperie en Tunisie avec un manque de marchandises associé à une hausse des prix. C’est ce qu’a affirmé, mardi 16 juillet 2024, le président de la chambre nationale syndicale des commerçants grossistes de friperie, Sahbi Maâlaoui.
Le responsable a expliqué, au micro de Jihene Miled dans l’émission Ahla Sbeh sur Mosaïque FM, que le manque constaté au niveau de la friperie est dû au prolongement de la saison estivale en Tunisie. Ainsi, l’approvisionnement qui est issu globalement de l’Europe, un continent relativement plus froid que la Tunisie, n’est plus suffisant pour répondre à la demande en croissance des Tunisiens. Et d’expliquer que seulement environ 20% des envois européens sont des habits d’été. D’où, le manque ressenti.
M. Maâlaoui a estimé le manque de marchandise entre de 10% à 15% de la demande. Il a, en outre, expliqué que la fripe comme tout commerce est régie par la loi de l’offre et de la demande et donc quand la demande augmente, les prix augmentent. En outre, il a rappelé que la nouvelle taxation de 2023 a augmenté les prix de la friperie de 30% à 50% mais que la hausse répercutée sur les prix de vente est de l’ordre de 5% à 10% et due essentiellement au manque d’approvisionnement.
En réponse à une question de l’animatrice, le président de la chambre nationale syndicale des commerçants grossistes de friperie a indiqué que la consommation locale est d’environ 10.500 tonnes annuellement et représente 12% du prêt-à-porter. Il a précisé que le secteur comprend 550 à 600 commerçants de gros dispersés à travers le pays, disposant chacun d’une autorisation fournie par son gouvernorat ainsi que 120.000 commerçants de détail.
En outre, le secteur de la friperie, toujours selon ses dires, emploie 8.000 diplômés du supérieur et il représente plus de 200.000 emplois directs et indirects (employés des usines de conditionnement, commerçants, transporteurs, etc.).
Sahbi Maâlaoui a lancé un cri de détresse, en expliquant que l’Union européenne est en train de préparer un projet de loi pour la vente de la fripe triée. Or, une loi tunisienne interdit l’importation de conteneurs semi-triés ou triés. D’où, la nécessité d’amender nos lois archaïques et dépassées ainsi que de restructurer, de réformer et de réorganiser ce secteur pour le sauver, estime-t-il.
I.N.
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