Ridha Chkoundali : la LF2024 doit prendre comme hypothèse un prix du baril à 85 dollars
Ridha Chkoundali : la LF2024 doit prendre comme hypothse un prix du baril 85 dollars
Le professeur universitaire en économie, Ridha Chkoundali a évoqué une intention, de la part des pays producteurs de pétrole, de provoquer une hausse du prix de vente du baril de Brent. « Le baril se vend actuellement à près de 83,58 dollars. Nous avons pris comme hypothèse un prix de 81 dollars, le baril (dans le projet de loi de finances 2024, ndlr) », a-t-il ajouté.
S’exprimant le 1er décembre 2023 durant « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Ridha Chkoundali a indiqué que l’hypothèse du prix du baril sur laquelle les dépenses ont été estimées dans le cadre du projet de la loi de finances 2024 était celle du Fonds monétaire international, mais avant le début de l’attaque sur Gaza.
« L’hypothèse de 81 dollars le baril est une estimation du FMI avant la guerre et elle a été prise en compte par le ministère des Finances avant la guerre… En cas d’expansion de cette guerre, les conséquences seront plus importantes que la baisse de la production de pétrole par quelques pays du Golfe… De plus, la croissance économique mondiale implique une hausse de la demande et donc une hausse des prix… Ainsi, plusieurs éléments nous poussent à conclure que l’hypothèse du prix du baril à 81 dollars n’est pas logique », a-t-il critiqué.
Ridha Chkoundali a considéré que les estimations liées au prix du baril devaient être revues. Il a appelé à anticiper un prix de 85 dollars pour le baril. Il a rappelé que les fausses hypothèses liées à la loi de finances de 2023 en matière de croissance économique ont eu des conséquences désastreuses. La loi de finances 2023 a pris comme hypothèse une croissance à 1,8%, mais ce chiffre a été révisé dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2023 et réduit à 0,9%. Le professeur en économie a affirmé que cette révision du taux de croissance impliquait des pertes à hauteur de 1.200 millions de dinars sous forme de revenus fiscaux.
« Une augmentation d’un dollar par rapport à l’hypothèse évoquée dans une loi de finances signifie des pertes à hauteur de 144 millions de dinars dans le budget de l’État… Les conséquences de la hausse de prix touchent l’Europe, notre principale partenaire… L’inflation continuera à progresser. Ceci provoque une hausse des prix de produits importés… De plus, la progression de l‘inflation en Europe pousse la Banque européenne à appliquer une politique monétaire sévère à travers une augmentation du taux directeur… Par conséquent, notre dette, contractée auprès de l’Union européenne, augmentera », a-t-il poursuivi.
Revenant sur la question des augmentations des prix des carburants, Ridha Chkoundali a expliqué que la hausse des prix des matières premières et des produits importés depuis l’Europe provoquera une hausse des coûts et donc, des prix de vente. La hausse des prix d’acquisition de carburants implique une hausse des dépenses de l’État en matière de compensations. Le professeur d’économie a indiqué que même en conservant les prix de vente des produits compensés, les prix des autres marchandises augmenteront.
Réagissant aux déclarations d’Abdelkader Jammali, chef du cabinet du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et gérant provisoirement ce département, Ridha Chkoundali a considéré que les chiffres ne reflétaient pas une amélioration de la situation. Le professeur en économie a rappelé que le taux de chômage avait évolué durant le troisième trimestre de 2023 passant de 15,6% à 15,8% en plus d’un taux de croissance négative durant la même période de -0,2%. Ceci dément complètement la création d’emplois.
Quant aux budgets des ministères pour l’année 2024, Ridha Chkoundali a indiqué que les augmentations les plus importantes étaient celles observées au niveau des ministères de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie et du Commerce. Il s’est interrogé sur les raisons de ces augmentations. Ces fonds, vont-ils servir à l’entretien des chemins de fer servant à transporter le phosphate ? Ces deux ministères doivent, selon lui, s’expliquer au sujet de ces hausses importantes. Ridha Chkoundali a, aussi, précisé qu’il n’y avait pas de budget dédié à la cour constitutionnelle. Elle ne sera, donc, pas créée durant l’année 2024.
S.G
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