Rencontre avec Emna Charfi, coordinatrice de Cinémana : Sous le signe du documentaire
Emna Charfi est responsable de l’action culturelle à l’Alliance française de Tunis et coordinatrice du jeune festival Cinémana, qui se déroule du 4 au 9 septembre à la Cité des Sciences. Emna Charfi présente dans cet entretien les grandes lignes et les innovations de la troisième édition de ce festival organisé par l’Alliance et qui veut accompagner les cinéastes en herbe dans leurs premiers pas en leur offrant des opportunités de formation, de réseautage et de visibilité.
Comment sont nées les Journées cinématographiques du court métrage Cinémana et pourquoi ?
Ces journées sont nées, il y a trois ans. L’idée du festival rentre dans l’une des lignes directrices et des stratégies de l’Alliance française de Tunis, à savoir soutenir les jeunes artistes. Une dimension qui se retrouve dans d’autres programmations de l’Alliance. Ce festival de cinéma propose trois axes pour atteindre l’objectif d’encadrer ces jeunes : la formation, la compétition et le réseautage. Ceux qui concourent à Cinémana viennent des écoles d’arts audiovisuels et de cinéma, ce sont également de jeunes artistes et de jeunes professionnels et des membres d’associations culturelles et de cinéclubs. Nous avons en fait voulu toucher à des publics différents de jeunes, voilà pourquoi nous avons créé un réseau associatif de cinéclubs et d’associations qui travaillent sur le cinéma, au Kef, à Meknassi, à Gabès, Sfax, Zaghouan. A chaque édition, nous invitons des jeunes qui représentent les associations partenaires. Les réunir ensemble pour échanger semble beaucoup les intéresser.
A part la visibilité de leur travail, que peut ramener aux cinéastes en herbe cet évènement ?
Le festival s’articule autour de trois volets, dont celui de la formation. Les ateliers de Cinémana proposent des formations gratuites aux jeunes de moins de 30 ans, qui durent six jours, soit 20 heures en tout. Ces ateliers sont animés par des enseignants et des professionnels du cinéma et de l’image, qui ont le souci de la transmission. Ils couvrent cette année la fabrique du film animé, la photographie et la prise d’image, la réalisation, le montage image et son. Certains jeunes reviennent pour s’initier à une autre discipline que celle tentée l’année passée, s’ils ont, par exemple, suivi l’atelier photo pendant la dernière édition, ils s’inscrivent cette fois-ci dans le montage. Cet axe interpelle beaucoup de personnes, y compris celles qui ont fait des écoles de cinéma. Une autre dimension de Cinémana peut aider les jeunes cinéastes en herbe dans leur parcours, puisqu’une partie de l’après-midi est consacrée à la mise en relation des jeunes avec les professionnels du cinéma grâce à des rencontres sur des thématiques différentes. Mercredi après-midi, par exemple, notre public a échangé avec Soumaya Bouallegui, spécialiste du documentaire et qui a montré lors de son passage chez nous la manière de fabriquer un documentaire. Le musicien Rabii Zammouri parlera de la musique dans le cinéma, vendredi on invite une chef maquilleuse, une chef habilleuse et un décorateur et accessoiriste. Il s’agit de démontrer la diversité des métiers du cinéma et, espérons-le, susciter des vocations pour l’un d’eux.
Quelles sont les nouveautés proposées par le festival, cette année ?
Les évolutions se présentent sous deux aspects. Nous avons beaucoup travaillé sur la convivialité, l’esprit de groupe et le vivre-ensemble.
Les jeunes dorment ici sur place à la Cité des Sciences, notamment ceux qui viennent, des autres villes du pays, une trentaine en tout. Moi-même je séjourne ici avec eux. Cette année, nous avons constaté une augmentation de la représentativité régionale, donc notre réseau s’élargit de plus en plus.
On a également créé beaucoup d’espaces où les jeunes peuvent se regrouper et échanger. Les responsables de la Cité des Sciences ont constaté à quel point nous avons réussi à égayer ce lieu, qui semblait plutôt austère. On a aussi annoncé bien à l’avance l’appel à film pour laisser le temps aux jeunes réalisateurs de finaliser leurs travaux. Autre nouveauté, nous avons créé un prix supplémentaire, celui du meilleur documentaire. Résultat, nous avons reçu pour cette session 45 % de films documentaires avec des sujets d’une grande diversité.
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