Economie tunisie

Relations économiques avec le continent africain : S’appuyer davantage sur les atouts de la Tunisie

Selon un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), sur l’état de l’intégration régionale en Afrique, publié en mars dernier, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est restée inférieure à 3 pour cent, en grande partie tirée par le commerce des marchandises, un indicateur que les pays africains continuent de commercer davantage avec le reste du monde qu’entre eux. Et d’après le ministère du Commerce et du Développement des exportations, la Tunisie a toujours essayé de mettre en œuvre plusieurs mesures pour améliorer ses échanges économiques avec l’Afrique. Est-ce que ces efforts sont suffisants ou faut-il mieux s’investir ?

La Presse — L’Afrique c’est bientôt une population de plus de 2 milliards d’hommes et une classe moyenne de plus de 300 millions de consommateurs. Un continent dont dépend l’avenir de l’économie mondiale, de l’avis de grands spécialistes des questions africaines. Les grandes puissances n’ont pas tardé à se bousculer aux portes d’un continent qui ne cesse d’attiser les convoitises.

Second pays du continent, après le Kenya en 2016, à accueillir la dernière rencontre afro-japonaise en 2022, la Tunisie est appelée à mieux voyager en Afrique subsaharienne. D’autant que les Tunisiens détiennent un héritage exceptionnel, notamment celui des Carthaginois qui détenaient autrefois le monopole du trafic de la Méditerranée occidentale, en Sardaigne, en Afrique et en Espagne dès le VIe siècle.                      

Des échanges commerciaux en deçà des attentes  

Ces dernières années, la région méditerranéenne a absorbé environ les trois quarts des exportations tunisiennes, tandis que seuls 3 % étaient destinés à l’Afrique subsaharienne. Le pays poursuit néanmoins une politique économique beaucoup plus orientée vers l’Europe.

Cette orientation vers le Vieux continent au détriment de l’Afrique pouvait être justifiée auparavant, dans la mesure où la croissance africaine tablait, autrefois, sur les 2%. Aujourd’hui que les taux de croissance annuels s’élèvent à deux chiffres surtout du côté des pays anglophones, il est essentiel de donner une importance capitale à nos échanges avec cette partie du monde afin de retrouver le chemin d’une Afrique qui s’urbanise dare-dare (plus de 50 % en 2015, plus de 70 % en 2050) d’après la Banque mondiale.

Il faudrait, pour ce faire, jeter les fondements. Profiter comme il se doit de l’accord de libre-échange continental (Cfta) dont les négociations ont été lancées en juin 2015 au Caire, pour une entrée en vigueur en 2017, en vue de promouvoir les exportations tunisiennes de produits manufacturés vers le continent.

Mais cela implique une bonne préparation du terrain. Une préparation de terrain que Carlos Lopes, ancien Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, rattache à l’amélioration des infrastructures logistiques. Pour commencer, la principale compagnie aérienne du pays «Tunisair», qui ne couvre qu’une quinzaine de destinations africaines, dont seulement cinq en Afrique subsaharienne contre une trentaine pour la compagnie d’un pays voisin, n’a qu’à mettre les bouchées doubles. La compagnie nationale devrait se mettre à la page des mutations que connaissent le continent et le monde. Il est essentiel de rattraper notre retard au niveau du transport aérien, ce maillon indispensable pour la promotion de nos échanges.

Des atouts majeurs à mettre en avant

Mieux voyager en Afrique implique, de surcroît, une diplomatie économique active et des diplomates en mesure d’être une force de proposition, afin de mieux éclairer les décideurs sur les pistes à explorer et les chemins à emprunter.

D’après certains spécialistes, la diplomatie économique doit être activement utilisée pour ouvrir de nouveaux marchés et renforcer les relations commerciales avec les pays africains. Les ambassades tunisiennes jouent un rôle clé en fournissant des informations sur les opportunités locales, en organisant des missions commerciales et en facilitant les partenariats. 

Les diplomates et ambassadeurs tunisiens, évoluant dans diverses régions du continent, sont également appelés à mieux faire entendre la voix de leur pays pour promouvoir le produit et le savoir-faire tunisiens. Il y a lieu aujourd’hui de penser à des liaisons maritimes rapides et efficaces, à la mise en place de structures de soutien financier aux investisseurs tunisiens, de cabinets d’études stratégiques et de médias spécialisés.

Alvéole civilisationnelle depuis des lustres, la Tunisie ne manque point d’atouts pour se faire une place de choix en Afrique, la francophone comme l’anglophone. L’expertise et le savoir-faire de bon nombre de ses valeureux enfants dans des secteurs comme le tourisme médical, l’enseignement supérieur, l’ingénierie et le conseil pourraient lui garantir une part non négligeable des marchés les plus émergents. Autrement, la Tunisie pourra perdre une place de choix dans le monde des échanges avec le continent où la course est rude et la concurrence est féroce. Avec ses innommables atouts, la Tunisie n’a d’autres choix que de choisir un meilleur positionnement dans un monde économique en rapide évolution où les prétendants sont nombreux.

L’article Relations économiques avec le continent africain : S’appuyer davantage sur les atouts de la Tunisie est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.


lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page