Regards sur le premier tour de la CAN : Revenons au même point de départ !
Cette édition de la Coupe d’Afrique des nations 2024 de football a été une découverte pour les uns, une confirmation pour les autres, une catastrophe nationale pour certains. Mais en plus de ces qualificatifs qui se sont imposés tout au long de la phase préliminaire, il y a ces scénarios de dingue qui ont jalonné les parcours des favoris et les comportements des différents acteurs de cette édition qui ont marqué et qui resteront dans les annales.
Toutes les compétitions démarrent avec des favoris imposés par les performances enregistrées dans l’intervalle séparant la précédente édition de celle qui a lieu.
De ce fait, le Maroc qui a particulièrement brillé lors du dernier Mondial, l’Algérie qui dispose d’un onze constellé d’étoiles, l’Egypte au sein de laquelle Salah est un messie tout trouvé mais vite contesté, le Ghana un bastion du football africain, tout comme la Côte d’Ivoire et bien entendu ces équipes toutes désignées pour brouiller les cartes et animer ce grand rendez-vous des meilleures formations du continent se sont associées pour tout mettre sens dessus dessous. Tant et si bien que 22 équipes sur 24 n’étaient pas encore qualifiées avant le troisième match.
Polémiques et frictions
Mais il n’y a pas que cela. Cette édition a été surtout marquée par les polémiques et les frictions qui ont été exacerbées par un arbitrage pour le moins qu’on puisse dire aucunement à la hauteur de l’événement. La VAR, censée faciliter la tâche des arbitres, a été également fortement contestée.
L’Algérie et la Tunisie en ont été victimes. Les réclamations, restées sans suite et c’est normal les matchs étant pliés, il ne restait plus aux plaignants que les yeux pour pleurer. Comme quoi, le meilleur moyen de se faire justice est bien de loger le ballon dans les filets.
La compétition n’a pas bien démarré pour les équipes du nord du continent. L’Égypte, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie ont eu de la peine pour entrer dans le jeu. Défaut de préparation ou application de leurs adversaires, cela est égal. Toujours est-il que la plupart des équipes ont accompli des pas de géant et il ne reste pratiquement plus de formation que l’on pourrait prendre à la légère.
Scénario complètement fou dans le groupe B de cette Coupe d’Afrique des nations : avant le temps additionnel des deux rencontres, l’Egypte était pratiquement éliminée et le Ghana qualifié. Finalement, les Pharaons ont concédé un nul suffisant face au Cap-Vert grâce à un but de Mostafa Mohamed dans les derniers instants (2-2), tandis que le Ghana a concédé deux buts dans le temps additionnel pour se faire rejoindre par le Mozambique et quitter la compétition (2-2).
Le Cap-Vert termine premier du groupe à la surprise générale, tandis que l’Egypte verra les huitièmes, sans convaincre. La Tunisie qui a tout fait pour rater sa CAN faisait peine à voir.
L’Algérie n’avait plus le choix. Les Fennecs devaient absolument s’imposer face à la Mauritanie pour éviter une grosse désillusion et le seul espoir d’une place de meilleur troisième. Forcément, la pression était donc à son comble. Mais les Fennecs sont éliminés pour la 2e fois de suite au 1er tour. La Mauritanie décroche sa première victoire de l’histoire en Coupe d’Afrique en dominant l’Algérie (1-0) et se qualifie en 8es de finale. L’Angola termine leader du groupe.
Un énorme séisme en Côte d’Ivoire. Les Eléphants ont failli dire adieu à leur rêve de Coupe d’Afrique des nations à domicile dès la phase de groupes. Après un succès initial contre la Guinée-Bissau, les locaux se sont effondrés lors de leur troisième sortie, sur un score de 4-0 contre la Guinée équatoriale. Il s’agit tout simplement du plus gros revers encaissé par les Éléphants en Coupe d’Afrique des nations. Une raclée historique.
L’un des grands favoris de l’épreuve a dû attendre les matches du dernier groupe pour être miraculeusement repêché parmi les quatre meilleurs troisièmes de groupe.
Une édition endeuillée
Des bagarres entre supporters ivoiriens et stadiers ont été observées dans un virage. Des bouteilles d’eau et une chaise ont été lancées sur les stadiers par quelques dizaines de supporters mécontents.
La BBC cite, pour sa part, une source de la fédération : «Six personnes au total sont décédées lors de ces célébrations. Des jeunes, en surnombre sur des motos, jouant au rodéo ou juchés sur le capot de véhicules, ont occupé les artères de Conakry, lors de ces manifestations pendant lesquelles plusieurs dizaines de personnes au total ont été blessées, selon la même source. Les supporters guinéens sont descendus dans les rues dès la fin du match disputé à Yamoussoukro, contre la Gambie (1-0)»,
Que ce soit au niveau de l’équipe de Tunisie ou d’Algérie ou encore d’Egypte, la présence d’éléments opérant en dehors des compétitions nationales a été vivement critiquée. Nous ne souhaitons pas entrer dans des polémiques inutiles, mais rien qu‘à voir le rendement de certains éléments lors du Mondial et leur prestation dans cette édition de la Coupe d’Afrique, il y a bien des questions à se poser.
Nous avons eu un avant-goût de ce genre de comportement avec Ben Ouanes qui a quitté le stage de préparation, prétextant la maladie de sa fille, pour être titulaire d’entrée au sein de son club turc. Les observateurs ont été unanimes pour relever que Skhiri ou Laïdoudi ont été l’ombre des joueurs que l’on a toujours connus. Même Maâloul n’échappe pas aux critiques, tout en sachant que ce joueur est beaucoup plus un attaquant qu’un défenseur. Ses déboulés sur le flanc laissent des espaces que ses camarades à Al Ahly comblent, ce qui n’est pas le cas avec l’équipe de Tunisie. On a mis du temps pour le comprendre et cela nous a coûté cher.
Cela nous rappelle la question qu’André Nagy posait aux joueurs qui rentraient de blessure ou qui montraient un certain relâchement «Cent pour cent ?». Si le joueur répond non, il lui demandait de ne pas aller aux vestiaires.
C’est ce que devrait faire un sélectionneur, car bien des éléments, opérant à l’étranger, ne valent pas ceux qui opèrent au sein de notre compétition, toute discrète qu’elle soit.
C’est une question de sélectionneur qui, tel que l’a si bien dit Eric Cantonna dans son style particulier : «Un sélectionneur doit avoir du charisme, du courage pour faire ce qu’on attend de lui. Sinon il n’a rien à faire».
Retour au bercail
Le sélectionneur a rendu son tablier. C’est paraît-il sa décision. Cela est regrettable, car nous nous attendions à plus de sa part.
Mais la vie continue et les engagements de l’équipe de Tunisie n’attendent pas. Il y a des engagements à satisfaire. Il faut vite décider et (vœu pieux) s’attacher à désigner un technicien qui n’accepte pas que l’on se mêle de son travail.
Il n’en demeure pas moins que nous restons convaincus que le problème n’est pas au niveau du seul choix de l’entraîneur. C’est beaucoup plus profond. Commençons par mettre de l’ordre dans nos affaires, remettons à niveau notre arbitrage, nos terrains, notre gestion (nous continuons à naviguer à vue), arrêtons de tout traiter sous forme de polémique, agissons pour apurer la scène sportive, mettons un terme à ces rivalités de caniveaux qui minent notre sport, renouvelons l’encadrement de nos jeunes et déblayons le terrain face à des hommes et des femmes qui ont des idées(où en est- on avec cette loi régissant le sport dans le pays ?!) , acceptons d’écouter ceux qui offrent leurs idées, etc. etc. et nous pourrions à ce moment-là parler de programme d’action car on ne fait pas du neuf avec du vieux.
En attendant, revenons au même point de départ qui a mis sur orbite nos échecs. Comme d’habitude !
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