Regard d’expert
Aram Belhaj : “L’Etat doit jouer le rôle de locomotive de l’investissement”
“La situation actuelle nécessite un retour de la dynamique économique. Il faut renouer avec la croissance. Pour atteindre cet objectif nous avons besoin d’un Etat fort mais aussi d’un environnement propice à l’investissement privé et d’une complémentarité entre le secteur public et le secteur privé et pourquoi pas d’une troisième voie celle de l’économie sociale et solidaire. La croissance ne peut être redynamisée qu’à travers les investissements. Cela n’implique pas que l’Etat se désengage complètement de la vie économique. Bien au contraire, les investisseurs ne peuvent venir investir en Tunisie que si l’Etat est présent. Et cela ne peut pas se réaliser avec le pourcentage faible de 8% des dépenses budgétaires consacrées à l’investissement public. Il faut que l’Etat soit présent via des montants d’investissement public respectables atteignant même 30% des dépenses budgétaires. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’Etat peut jouer le rôle de locomotive de l’investissement”.
Ridha Chkoundali : “La maîtrise de la masse salariale n’est pas une solution efficace”
“La LF 2025 s’inscrit dans la même veine que les lois de finances précédentes. Il n’y a rien de spécial qui caractérise cette loi. Ses orientations s’inspirent des réformes qu’exige le FMI des pays avec lesquels il négocie des prêts pour financer leurs budgets. Sauf que rien n’a été mentionné de manière explicite concernant la levée des subventions. La maîtrise de la masse salariale qui est un objectif principal de la LF 2025 est aussi une réforme recommandée par le FMI. Ce n’est pas une solution efficace. Car, il est possible de réduire le poids de la masse salariale dans le budget, si on adopte des politiques qui incitent à l’investissement et qui dynamisent la croissance économique. De cette manière, le taux de croissance augmente entraînant par la même occasion une hausse du PIB. Ainsi, la part de la masse salariale dans le PIB diminue. De plus, ces orientations révèlent une politique de compter sur soi, visant à éviter le recours aux institutions financières internationales. A mon sens, ce n’est pas suffisant, parce que cela équivaut à sacrifier le rôle social de l’Etat qui ne peut être accompli qu’au moyen de financements importants provenant de l’endettement extérieur”.
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