Récital de Ghalia Ben Ali au Rio : Une virée musicale romantique
La comédienne et chanteuse Ghalia Ben Ali, native de Bruxelles (Belgique) où elle réside, est venue à Tunis pour célébrer l’Aïd en famille, mais elle a saisi l’opportunité pour improviser un récital au cinéma Le Rio le mercredi 19 avril, et ce, à la demande de ses nombreux fans. Devant une salle pleine et attentive, Ghalia Ben Ali, avec sa tignasse bouclée et volumineuse et son large sourire, a été accueillie chaleureusement par le public.
Accompagnée d’un luthiste et d’un percussionniste chevronnés, la talentueuse artiste atypique au timbre de voix chaude a proposé un programme musical éclectique composé de chansons orientales et tunisiennes, mais aussi un volet consacré aux textes poétiques du répertoire littéraire arabe qu’elle maîtrise parfaitement. Elle a chanté entre autres les poèmes de Hallaj Ibn Arabi et de Jalleleddine Roumi sous les applaudissements d’une assistance conquise et admirative.
Puis, la virée musicale nous a menés vers les bords du Nil et ses grands maîtres de la chanson orientale, à l’instar de Mohamed Abdelwaheb désigné comme «le musicien des générations» (Mousiqar El Ajyal). Ghalia a choisi son dernier titre «Gayin ma naâraf win» qu’elle interprète à sa façon, enchaîne avec «La patience a des limites» (Lil saber hdoud) de la diva Oum Kalthoum et termine ce volet avec «La liseuse» (Qariat el Fingan) du Rossignol brun Abdelhalim Hafedh.
Retour en Tunisie avec un titre du patrimoine «Mahabitech» (Je n’ai pas aimé) de l’incomparable Ali Riahi. Une reprise interprétée avec ferveur et un ton décalé. S’autorisant une pause, Ghalia cède le micro à un jeune poète Seif Klibi puis reprend le chant avec une célèbre mélodie «Ya msafer wahdek» de Mohamed Abdelwaheb que le public apprécie particulièrement et à laquelle la chanteuse a donné un souffle nouveau et moderne sans la défigurer.
L’assistance est comblée par le charme de cette artiste aux multiples casquettes qui a réussi à distiller de la joie et de la bonne humeur grâce à sa spontanéité et la caractéristique d’un répertoire imprégné de nostalgie et de classicisme.
Ghalia Ben Ali a commencé sa carrière en 1992 en tant que chanteuse, autrice, compositrice, actrice, danseuse et peintre. Son parcours artistique est assez original. C’est un mélange de musique ancienne et moderne, orientale et occidentale. Une filiation justifiée par son appartenance à deux cultures arabe et européenne. À son compte, en tant qu’actrice, plusieurs films : «La saison des hommes» de Moufida Tlatli (2000), «À peine j’ouvre les yeux» de Leyla Bouzid (2015), «Fatwa» de Mahmoud Ben Mahmoud (2018) et «Une histoire d’amour et de désir» de Leyla Bouzid (2021).
Elle a été récompensée du World Of Music Award pour la meilleure chanson de musique du monde, décernée par le British Independant Organisation (2008), le Prix de la Meilleure Actrice décerné par la Foundation Women for Africa en Espagne (2016), Meilleur Espoir féminin par les Magritte du cinéma pour son rôle dans le film «À peine j’ouvre les yeux» de Leyla Bouzid (2017), le Prix de la Meilleure Actrice décerné par le festival du cinéma africain Écrans noirs pour son rôle dans le film «Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud.
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