Culture

Ramy Ayach au Festival International de Hammamet:  Rien de nouveau mais le public a chanté

Le chanteur libanais Ramy Ayach, icône de la musique pop arabe, était sur scène à Hammamet, le 1er août. Largement salué comme l’un des artistes les plus talentueux et influents de sa génération, le concert de la « pop star » a été marqué Sold out depuis le démarrage de la 58e édition du Festival international de Hammamet.

L’idole de plus d’une génération

À 44 ans à peine, Ramy Ayach a déjà une carrière de plus de deux décennies, au cours de laquelle il a conquis des millions de fans. D’ailleurs, le titre « Quesset hob » par lequel il a entamé la soirée, sous applaudissements et acclamations, cumule déjà 102 millions de vues sur Youtube. Quant à son histoire d’amour avec son public tunisien, elle remonte à 25 ans exactement, comme l’a bien précisé le chanteur lui-même. D’ailleurs, il a tenu à remercier les spectateurs pour leur bienveillance constante, sachant qu’il multiplie les prestations tout au long de l’année, même en dehors des festivals. Le public qui a afflué en masse pour assister à cette soirée décontractée et inclusive a été un vrai melting-pot, mêlant les jeunes et les moins jeunes. La preuve qu’au fil des décennies, l’artiste  qui ne cesse de gagner en popularité est bien l’idole de plus d’une génération. Nous avons vu mamans et enfants reprendre en chœur tout en dansant certains de ses plus grands succès tels que « Ya msahar Ini », « Albi Mal », « Mabrouk » ou encore « Khalini Ma3ak » et son célèbre duo avec Ahmed Adawia « El Nas El Rayea ».

Ramy Ayach a été accompagné par sa troupe de 10 musiciens entre Egyptiens et Tunisiens qui jouent en continu à ses côtés, comme il l’a bien indiqué. Tous de blanc vêtus, pour une harmonie de sons et de couleurs, ils ont participé activement au show. Le chanteur s’est joint lui-même aux musiciens en empruntant la Darbuka qu’il a enserrée entre ses genoux jouant un morceau bref avec ses paumes et ses doigts.  Le saxophoniste et le violoniste ont proposé tout au long de la soirée de magnifiques lignes avec une performance dansante qui a enflammé la foule. Avec sa sonorité unique, le saxophone est particulièrement capable de s’adapter aux nombreux genres musicaux, ce qui en fait un compagnon idéal. D’ailleurs, la célébrité de la « pop star » est particulièrement attribuée  à son style unique qui mêle la musique libanaise à des influences contemporaines. Un univers musical subtil et inattendu, à la croisée entre tradition et modernité, où les rythmes occidentaux se sont mélangés aux instruments de percussion orientaux. Le tout a été exécuté habilement, ajoutant même des notes de tabla qui n’existent pas dans la version originale des chansons interprétées pour plus d’énergie et de rythme.

La reprise arabe de « Sway », popularisée par Dean Martin, sur un air mexicain datant de 1954 a encore montré l’impact de Ramy Ayach. Il a aboli les frontières devant diverses influences nouvelles qui enrichissent la scène musicale arabe contemporaine et la culture pop.

La playlist a été par la suite mise à jour, à la demande du public, laissant place à l’improvisation. Un échange convivial de quelques répliques avec un des spectateurs demandant une chanson sortie en 1996, soit deux ans avant sa naissance, a prouvé encore une fois que les tubes de la « pop star » sont bien indémodables.

Pourtant, les amateurs de bonne musique n’ont pas manqué de soulever de nombreux bémols, d’après les commentaires des spectateurs pendant et après le concert.

Encore un débat, entre culture et divertissement

La recette du succès de Ramy Ayach en concert est connue d’avance : des chansons entraînantes, des rythmes contagieux et une présence scénique charismatique. Quant à sa performance vocale véritable, elle passe en dernier après le show. C’est ce qui a fait de sa prestation musicale tout un art de séduction du public déjà conquis par la notoriété du chanteur et du charme dont il use dans ses clips. Un point qui ne peut passer inaperçu, c’est qu’il a décliné les demandes réclamant les mélodies comme « Habbaytak ana » qui exigent une puissance vocale en live, sous prétexte que « nous sommes ici pour danser ». En bref, il a tenu à présenter un divertissement avant toute chose. Pas de paroles poignantes, pas de notes hautes. En contrepartie, il a opté pour des airs connus, déjà aimés et appris par cœur par le public, puisés dans les répertoires égyptien et libanais. « Sahar elayali » de Fayrouz, « Ya bent essoltan » de Adawia, « Ala remch ayounha » de Wadii Safi et d’autres classiques ont bien permis au public de danser et de se régaler à volonté. Mais pourquoi choisir des reprises alors que sa carrière est jalonnée de grands succès ? De plus, les spectateurs ont bien dominé la voix de l’interprète, l’accompagnant au chant, jusqu’à fredonner des couplets entiers à sa place.

Au final, on ne peut pas nier que le théâtre a vibré pendant un peu moins de deux heures et que les fans, par les cris et les applaudissements, en redemandaient encore.  Énergique et souriant, Ramy Ayach qui semble avoir savouré pleinement chaque moment est descendu à plusieurs reprises saluer le public de la main. Cette  interaction a ajouté une couche d’intimité à la soirée qu’il a finie en recevant un collier de machmoum offert. Entre culture et simple spectacle commercial, la question de priorités est toujours à débattre, vu les milliers de fans partis émus et pleinement satisfaits de la performance globale.

Le Festival international de Hammamet est clôturé le 3 août avec le  spectacle musical tunisien « Imagine » de Karim Thlibi. La ville s’apprête également à accueillir la première édition du festival du cinéma et d’art vidéo « Les écrans de Hammamet » qui se tiendra du 5 au 11 août au Centre culturel international de Hammamet.

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