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Ramla Dahmani : ils essaient de la briser, de la réduire à rien, mais Sonia est toujours là !

Ramla Dahmani : ils essaient de la briser, de la rduire rien, mais Sonia est toujours l !

Sur sa page Facebook, ce soir du lundi 16 décembre 2024, la sœur de Sonia Dahmani, Ramla Dahmani Accent, a publié un nouveau témoignage sur les conditions de détention de l’avocate et les visites familiales qu’elle reçoit. Un témoignage dans lequel elle raconte les journées de sa sœur, faites de douches glacées ou brûlantes, de nourriture froide, et de rats comme camarades de cellule. De mauvaises odeurs et d’un manque d’intimité des plus élémentaires. Dans ce calvaire, les visites familiales restent le seul moment de joie pour Sonia Dahmani, des instants qui réussissent à lui arracher des rires et des moments de brève insouciance. « Mais pour combien de temps encore ? »

« Sa vie est devenue une attente infinie. Elle attend cette douche hebdomadaire, ce moment dérisoire où elle pourrait espérer se sentir propre. Une douche devenue un supplice. Le mitigeur est cassé. L’eau est soit glacée, soit bouillante. Sonia a choisi l’eau chaude. Parce qu’elle n’avait pas d’autre choix. Parce que le froid, déjà partout, la détruit un peu plus chaque jour. Aujourd’hui, son dos, ses bras, ses jambes sont couverts de brûlures, de cloques. Sa peau hurle la douleur. Voilà ce que cette prison lui offre : le choix entre mourir gelée ou mourir brûlée. Ses mains, elles, ne répondent plus. Sonia n’a plus aucune sensation, jusqu’aux coudes. Le médecin qu’elle a enfin pu voir a confirmé : c’est le froid qui les a détruites. Alors, elle ne peut plus se laver. Elle ne peut plus laver ses vêtements. Elle vit dans sa crasse. Non par négligence, mais parce qu’ils l’ont réduite à ça. Dépossédée de tout, même de sa dignité », peut-on lire.

Elle ajoute : « Ils ne se contentent pas de briser son corps. Ils veulent anéantir son esprit. Sonia avait le droit aux journaux : on les lui a confisqués. Elle écoutait la radio : ils l’ont coupée. Elle regardait les informations à la télévision : elles ont disparu. Elle reçoit des lettres, on ne les lui donne pas. Ils veulent la couper du monde. La réduire au silence. »

 

Ramla Dahmani raconte le calvaire vécu par sa sœur depuis que la nouvelle directrice est arrivée. « Depuis que Sonia est là, depuis surtout que la directrice est arrivée, tout a changé dans cette prison. Avant, les prisonnières pouvaient réchauffer leurs repas : interdit. Avant, elles pouvaient aller chez le coiffeur : fermé. Avant, elles pouvaient porter des manteaux pour se protéger du froid : désormais, c’est interdit. Et pourquoi ? Parce que Sonia est là. On veut que les autres prisonnières la détestent. On veut les monter contre elle, qu’elles la rendent responsable de leurs propres souffrances. On veut qu’elle soit seule, haïe, isolée. Mais Sonia résiste. Malgré tout. Malgré ses mains mortes, l’eau qui la brûle, l’air qui l’empoisonne, les rats qui l’envahissent. Elle résiste parce qu’elle sait que ce combat dépasse sa propre personne », écrit-elle.

 

Elle conclut : « Ils essaient de la briser, de la réduire à rien. Mais Sonia est toujours là. Et nous, sa famille, nous sommes là aussi. Chaque rat, chaque brûlure, chaque larme ne fait qu’alimenter notre rage. Parce que Sonia mérite mieux. Parce qu’aucune femme ne devrait subir ce qu’elle endure. Ils peuvent lui retirer tout ce qu’elle possède. Ils peuvent la couper du monde. Mais ils ne pourront jamais éteindre ce qu’elle représente. Sonia, c’est le courage face à l’injustice. C’est la vérité face au mensonge. C’est la preuve qu’ils ont peur. Parce que Sonia, c’est bien plus qu’une femme en prison. C’est un symbole. Et ils le savent. Ils savent, comme elle sait, comme nous savons, que tous les tyrans finissent par tomber. »

 

R.B.H.

 

 


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