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Questions d’actu | ZLECAF : L’Afrique, la solution aux défis du monde

 

La perception que le monde se fait de l’Afrique doit désormais prendre en considération l’énorme potentiel du continent qui a, plus que jamais, la capacité de contribuer à apporter des solutions aux défis partagés de la planète, grâce notamment à sa forte croissance démographique, sa jeunesse en plein essor et sa richesse en ressources naturelles.

L’Afrique dispose d’atouts considérables qui peuvent non seulement favoriser son propre développement durable, mais aussi la positionner en tant qu’acteur important de la solution aux défis partagés du monde contemporain. D’ici 2050, l’Afrique représentera un quart de la main-d’œuvre mondiale, et plus de 40 % d’ici 2100. D’autre part, aucune région de la planète ne s’urbanise plus rapidement que l’Afrique. Il a fallu 110 ans à l’Europe pour faire passer son taux d’urbanisation de 15 à 40 % (1800-1910) contre 60 ans seulement pour le continent africain (1950-2010). De même, l’Afrique représente actuellement moins de 3 % du PIB mondial, mais enregistre des taux de croissance économique très élevés.

La croissance la plus rapide

D’après les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le taux de croissance moyen des économies africaines devrait dépasser le taux mondial au cours des cinq prochaines années, et le continent deviendra à partir de 2025 la région du monde qui connaîtra la croissance la plus rapide, devant l’Asie.

De plus, dix pays africains figurent dans le Top 20 des économies qui connaîtront la croissance la plus rapide cette année. La forte croissance économique du continent s’accompagne d’une augmentation de la taille des classes moyennes, ce qui contribue à l’émergence d’un vaste gisement de 1,4 milliard de consommateurs. Dans ce cadre, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) constitue le plus grand marché potentiel au monde. La taille du marché commun africain dépasse celles des marchés uniques de l’Union européenne (UE), de l’USMCA (Accord Etats-Unis-Mexique-Canada) et du MERCOSUR (marché commun de l’Amérique du Sud) combinés.

Sur un autre plan, l’Afrique est appelée à jouer un rôle crucial dans la transition vers une économie décarbonée à l’échelle mondiale, puisqu’elle détient 30% des réserves globales des minerais et regorge de minéraux que l’on dit critiques, car ils sont essentiels pour les énergies renouvelables et les technologies propres (batteries électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.).

L’Afrique a aussi le potentiel de nourrir la planète dans les décennies à venir, étant donné qu’elle abrite 65 % des terres arables non cultivées dans le monde. L’exploitation de ces terres pourrait permettre au continent de nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici à 2050, soit bien plus que la population mondiale actuelle.

Avec la suppression des obstacles au développement agricole et de nouveaux investissements, la valeur de la production agricole de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars par an actuellement à 1.000 milliards de dollars d’ici à 2030.

Alléger les formalités douanières

Pour revenir au Zlecaf, un rapport, publié récemment par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), souligne qu’une mise en œuvre «réaliste» de l’accord commercial multilatéral dans les pays africains pourrait en moyenne réduire le temps de passage en douane de 3,7 jours pour les importations et de 1,9 jour pour les exportations.

La mise en œuvre des mesures prévues par l’accord sur la facilitation des échanges (AFE), un traité commercial multilatéral visant à lever les obstacles au commerce liés au poids des formalités douanières, peut constituer un puissant complément au programme de réductions tarifaires prévu dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Ce rapport rappelle que l’accord sur la facilitation des échanges a été conclu entre les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2013. Entré en vigueur en février 2017 suite à sa ratification par les deux tiers des pays membres de l’OMC, cet accord vise à simplifier et à clarifier les procédures internationales d’importation et d’exportation, les formalités douanières et les exigences en matière de transit. En ratifiant l’AFE, les pays signataires s’engagent à mettre en œuvre une série de mesures dont le but est d’alléger les formalités administratives aux frontières, en vue de réduire le coût des transactions et de stimuler la croissance des échanges commerciaux et le développement économique. L’accord contient notamment des dispositions visant à accélérer le mouvement, la main levée et le dédouanement des marchandises, y compris les marchandises en transit. Il prévoit aussi des mesures permettant d’assurer une coopération effective entre les douanes et les autres autorités compétentes sur les questions de facilitation des échanges et de respect des procédures douanières ainsi que des dispositions relatives à l’assistance technique et au renforcement des capacités dans ce domaine.

Prises dans leur ensemble, les réformes ont le potentiel de réduire les coûts des transactions commerciales de 14,3 % en moyenne et d’accroître la valeur du commerce mondial de 1.000 milliards de dollars par an, principalement dans les pays en voie de développement, selon l’OMC.

Des défis à relever pour le marché unique continental

Les pays développés se sont engagés à appliquer les dispositions de l’AFE dès sa date d’entrée en vigueur. En revanche, les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) n’appliqueront que les dispositions de fond de l’accord qu’ils auront indiqué être en mesure d’appliquer à compter de la date d’entrée en vigueur de l’accord. Les pays les moins avancés (PMA) ont une année supplémentaire pour le faire

Pour la Tunisie, la ministre du Commerce et du Développement des exportations a appelé à l’adoption, dans le cadre de la Zlecaf, de règles permettant le développement du textile-habillement, la création d’emplois à l’échelle du continent et le renforcement des chaînes de valeur régionales à travers le recours, principalement, aux matières premières disponibles en quantités suffisantes en Afrique, notamment le coton.

Elle a plaidé, lors de sa participation à la 13e réunion du Conseil des ministres du commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui s’est tenue les 30 et 31 janvier 2024 à Durban, en Afrique du Sud, pour la création d’un centre africain pour le commerce numérique. Le plaidoyer de la ministre en faveur du commerce numérique en tant que moteur d’intégration économique a été particulièrement fort.  Ce centre pourrait servir de plaque tournante pour la coordination des politiques, le partage des meilleures pratiques et la promotion de l’innovation numérique à travers le continent.

Pour rappel, la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis a émis le premier Certificat d’Origine Zlecaf le 17 mai 2023. Cette étape symbolique a marqué le début concret des échanges commerciaux favorisés par le régime préférentiel de la Zlecaf.

Jusqu’à janvier 2024, la Tunisie a réalisé 47 opérations d’exportation vers des pays tels que le Ghana, le Cameroun, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire et la Guinée équatoriale. Ces transactions couvrent divers secteurs tels que la construction, l’agroalimentaire et l’industrie chimique, bénéficiant d’une réduction des taux douaniers grâce à l’application réussie de l’Accord Zlecaf.

(D’après le rapport du Ferdi)

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