Propriété intellectuelle : La Tunisie au top cinq africain
Seulement 210.404 demandes de brevets émanent d’Afrique alors que la demande mondiale vient de franchir le cap historique des 5 millions, selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Quels sont les pays-locomotives de l’enregistrement de brevets sur le continent ? Et quelles sont les causes de ce chiffre timide ?
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) vient d’annoncer, le 2 décembre, que le système international des brevets vient de franchir le cap symbolique des 5 millions de demandes de brevets publiées depuis sa création en 1978. L’organisation a pour principale mission d’élaborer un système international équilibré et accessible de propriété intellectuelle qui récompense la créativité, stimule l’innovation et contribue au développement économique tout en préservant l’intérêt général. Parmi les demandes enregistrées au 10 décembre 2024, la part des inventions africaines représente 4,20%, soit seulement 210.404 brevets. D’après l’organisation, bien que ce chiffre soit modeste, il est en pleine progression. Cela témoigne des efforts africains dans l’innovation technologique mondiale.Au premier rang africain se place l’Afrique du Sud avec 151.921 brevets enregistrés, soit plus de la moitié de la totalité des brevets du continent. Avec cette place avancée, le pays confirme son statut de locomotive économique du continent.
Aripo à la rescousse
En deuxième place se trouve le Maroc avec 22.579 brevets, suivi de l’Egypte avec 16.594, de la Tunisie avec 10.240 et puis par le Kenya avec 4.407. «Ensemble, ces cinq nations concentrent 97,78% des 210.404 demandes de brevets africains enregistrées au 9 décembre 2024 auprès du système du PCT (Traité de coopération en matière de brevets) géré par l’Ompi», annonce l’organisation.
Le reste des demandes du continent et qui s’élèvent à 4.662, représentant seulement 2,22%, ont été déposées via l’Organisation régionale africaine de la propriété intellectuelle (Aripo). Cette organisation intergouvernementale, basée au Zimbabwe, a pour mission de promouvoir et d’administrer un système de protection des droits de propriété intellectuelle à l’échelle régionale. Concrètement, «cette organisation intergouvernementale permet aux Etats membres n’ayant pas les ressources et l’expertise suffisantes de déposer leurs demandes de brevets directement auprès de l’Ompi. Celle-ci se charge alors d’instruire les dossiers et de délivrer des titres de propriété intellectuelle valables sur l’ensemble des territoires des pays adhérents», explique l’Ompi. Parmi les avantages de ce système centralisé pour les pays les plus démunis, il y a la rationalisation des coûts, l’expertise technique mutualisée, le cadre juridique harmonisé en plus du rayonnement international via les accords avec l’Ompi, qui permettent à l’Aripo de connecter ses membres au système mondial des brevets.
Meilleure valorisation de leurs inventions des plus démunis
Pour la Zambie, le Mozambique ou l’Ouganda, l’Aripo constitue un tremplin idéal vers une meilleure valorisation de leurs inventions locales à moindre coût. Cette dernière permet de franchir plus aisément le cap de la propriété intellectuelle qui représente la première étape décisive vers le développement d’un écosystème d’innovation durable. L’objectif est, qu’à long terme, ces nations renforcent leurs capacités propres pour pouvoir à la fin gérer de façon autonome leurs systèmes nationaux de brevets. Entretemps, le rôle de l’Aripo reste essentiel pour assurer leur représentation au sein du PCT de l’Ompi et leur intégration progressive dans l’économie de la connaissance mondiale. Le PCT est une très bonne option pour tous les innovateurs pour sécuriser une protection par brevet dans de multiples pays. Ce système permet, en fait, à un inventeur de déposer une seule demande internationale, rédigée dans une langue et payée dans une seule monnaie, tout en visant jusqu’à 158 Etats membres du traité PCT. Selon les responsables de ce système, il s’agit de gain de temps et d’économies financières. Ainsi, le PCT est l’option privilégiée de tout innovateur pour sécuriser une protection par brevet dans de multiples pays. Aussi, il apporte aux offices nationaux des informations de haute qualité sur la brevetabilité d’une invention, qui les aide à prendre des décisions d’octroi de brevets.
L’article Propriété intellectuelle : La Tunisie au top cinq africain est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.
lien sur site officiel