Projection de «Sh’hili» de Habib Ayeb au piccolo teatro de Bizerte :Quand le cinéma s’engage pour le climat
Plus qu’un simple film, «Sh’hili» est un cri d’alerte. Il invite à repenser notre rapport à la nature et à agir collectivement face à l’urgence climatique.
La Presse— Le Piccolo Teatro de Bizerte accueille ce soir à 18h00 une projection exceptionnelle de «Sh’hili» (Sirocco), le dernier documentaire du géographe et réalisateur tunisien Habib Ayeb. Ce plaidoyer visuel sur les changements climatiques et leurs impacts globaux et locaux sera une belle occasion d’ouvrir un débat essentiel sur les politiques environnementales et la responsabilité collective. «Sh’hili» est le septième documentaire de Habib Ayeb, un réalisateur reconnu pour sa capacité à explorer des questions sociales et environnementales complexes. Fruit de deux ans de préparation et d’un tournage dans quatre pays — le Maroc, l’Italie, la France et la Tunisie—, ce long-métrage propose une réflexion approfondie sur les causes et les conséquences des transformations climatiques. Avec une approche historique et politique, le film examine comment la révolution industrielle, qui a favorisé les pays du Nord, a engendré des déséquilibres écologiques majeurs. Ces derniers touchent aujourd’hui de plein fouet les pays du Sud, où désertification, sécheresse et appauvrissement des ressources naturelles affectent gravement les secteurs de l’agriculture et de la pêche. À travers des témoignages poignants, «Sh’hili» met en lumière l’impact direct des changements climatiques :
Au Maroc, les agriculteurs font face à une aridité croissante qui menace leur subsistance. En Italie, les pêcheurs constatent la raréfaction des poissons dans leurs eaux. En France, les vignobles subissent les perturbations climatiques, bouleversant une tradition séculaire. En Tunisie, la sécheresse affecte les éleveurs du nord-ouest, tandis que les pêcheurs de Bizerte et les producteurs de dattes du sud voient leurs moyens de subsistance s’éroder. Les films de Habib Ayeb sont tous aussi pertinents qu’utiles, ils se font porte-parole pour la justice sociale et écologique
Car, à part le fait qu’il soit cinéaste, Habib Ayeb est chercheur émérite et professeur à l’Université Paris 8, il est également le fondateur de l’Observatoire de la souveraineté alimentaire et de l’environnement (Osae). À travers sa filmographie — incluant des œuvres remarquées comme «Couscous : Les graines de la dignité», «Gabès Labess», et «Om Layoun» —, il dépeint les luttes des populations marginalisées face à des problématiques globales telles que la pauvreté, la marginalisation et l’épuisement des ressources naturelles. Son dernier documentaire, «Sh’hili», s’inscrit dans cette démarche militante, cherchant à sensibiliser et mobiliser à travers le langage universel du cinéma. Plus qu’un simple film, «Sh’hili» est un cri d’alerte. Il invite à repenser notre rapport à la nature et à agir collectivement face à l’urgence climatique. Ce documentaire s’impose comme un outil précieux pour nourrir le débat public et inciter à un engagement concret, à l’heure où les effets des changements climatiques deviennent de plus en plus irréversibles.
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