Point de vue | Un basket en décadence !
Connue pour être performante et glorieuse, l’équipe de Tunisie messieurs a confirmé sa chute vertigineuse en Afrique après les résultats décevants et la prestation catastrophique au dernier tournoi de repêchage aux JO 2024. Nous avons perdu contre la Guinée et le Cameroun et, ainsi, éliminés dès le début, et avant cela, on a été incapable de réussir le parcours menant au Mondial. Une décadence indiscutable à l’image d’un basket tunisien géré par une seule personne, Ali Benzarti, depuis 2005. Plus de 17 ans de règne absolu et d’une autocratie sportive, escamotée par l’essor de la sélection de 2009 à 2017 (avec certains hauts et bas). Pendant ce temps, seul le cinq masculin était performant et avait les moyens pour se préparer, mais les autres sélections, telles que les Dames et les sélections des jeunes s’effritaient et perdaient beaucoup de terrain en Afrique. Le président de la Ftbb a tout fait pour rester à la barre, comptant sur la «complicité» et la «passivité» de la majorité des clubs qui obtenaient des avantages au détriment de l’intérêt du basket tunisien. Maintenant, et avec ce bal des sélectionneurs depuis le limogeage de Palma et son retour aussi surprenant que son départ, l’équipe de Tunisie, rajeunie sèchement, est une sélection ordinaire et prenable.
Les clubs tunisiens ne se portent pas mieux, et même l’USM (qui a tous les moyens et faveurs) n’a pu aller jusqu’au bout en compétition africaine. Les autres clubs classiques et les bastions du basket tunisien, tels que Ezzahra, le SNabeulien, l’ESRadès, l’ESGoulettoise, et les clubs débarqués plus tard, comme la JSK, le CA ou l’ESS, ont tous perdu des années de travail de base, préférant les recrutements et la facilité. Aujourd’hui, Ali Benzarti a vécu jusqu’au jour où l’édifice, qu’il a bâti sur de mauvaises bases mercantiles et personnifiées, s’est effondré.
Celui qui tenait toutes les ficelles du jeu, sous le regard de tous ces messieurs et dames du basket tunisien, s’accroche à son poste.
Ceux qui ont demandé le changement, et «osé» critiquer le président de la Ftbb, étaient «broyés» par le système et empêchés de servir le basket. Certains d’entre eux sont décédés en emportant avec eux un sentiment d’injustice et de frustration à l’image du grand Ridha Laâbidi.
Et maintenant? Plus grand-chose à faire sur ce basket tunisien en état de ruine et qui doit être refondé. C’est l’heure (même si c’est tard) de changer et de compter sur d’autres personnes, capables de mieux gérer les affaires du basket, du championnat aux sélections en passant par les clubs, le financement, l’arbitrage, la formation…
Le président actuel de la Ftbb a-t-il le bon sens et le courage de laisser la place aux autres après 18 ans de règne? Et ces clubs, souverains, vont-ils provoquer ce changement urgent avant que les choses n’empirent davantage ? Ou vont-ils continuer à jouer le misérable rôle de serviteurs et complices de la destruction du basket tunisien? Ce serait alors la preuve que rien ne pourrait changer en sport avec les lois actuelles qui donnent à une personne l’occasion de s’éterniser au poste de président. Ce ne sera pas la faute seulement de Benzarti, mais aussi aux dirigeants de ces clubs qui auraient préféré des «petits» intérêts et gains et refusé la réforme de tout un système rouillé et bloqué. On peut être optimiste, on peut espérer, mais, en même temps, les échecs et les insuffisances sont tels que l’on doit agir vite, très vite.
Ce sera un changement ou alors une descente encore plus terrible.
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