POINT DE VUE : Locaux ou expatriés ?

Le débat n’en finit pas avec chaque liste de l’équipe nationale. A-t-on convoqué les meilleurs? Les plus en forme du moment ? Les plus motivés? A chacun sa réponse, ses remarques, ses reproches. Et l’un des débats récurrents au moment de communiquer une liste, c’est la dualité locaux-expatriés. Chaque liste comprend des joueurs du championnat local et d’autres issus d’autres championnats étrangers.
Les locaux ont été toujours mis en duel avec les expatriés qui ont souvent ce petit quelque chose de plus. Evoluant en Europe surtout, ces expatriés ont l’avantage d’exercer dans des championnats meilleurs que le nôtre, avec également un meilleur encadrement à tous les niveaux. Et quand on voit l’ossature de la sélection et la liste de ses joueurs clefs, ces dernières 15 années, on voit bien que la cote des expatriés a été toujours élevée et dominante.
De Abdennour à Skhiri, en passant par Khazri, Bronn, Aïdouni, Msakni, Ben Youssef, Sliti, Maâloul, les expatriés sont souvent maîtres des lieux. Même si on remonte plus auparavant, par exemple en 2004 au moment du sacre continental, les expatriés ont été aussi omniprésents avec les Silva Dos Santos, Ben Achour, Chedly, Trabelsi…
Et avec un championnat tunisien de plus en plus «moyen» et déséquilibré au fil des saisons (à l’exception de l’actuelle édition), les produits locaux ne sont plus aussi compétitifs. Peut-être bien que les joueurs de l’EST, qui jouent les premiers rôles en Ligue des champions depuis des années, échappent un peu à cette règle, mais globalement, le joueur local n’est pas déterminant en sélection.
Même dans le championnat local, on remarque de plus en plus le recours intensif aux joueurs étrangers dans tous les clubs. Le cru des clubs n’est plus aussi bon et raffiné qu’au passé. Sauf que, pour la crédibilité du championnat du football tunisien, tous les sélectionneurs avaient «respecté» un certain quota de joueurs locaux. Sami Trabelsi n’a pas dérogé à la règle pour retenir plein de joueurs de notre championnat et pour garder un certain équilibre. Il le faut aussi pour éviter toute polémique alors qu’il entame ses fonctions. Pas de nouveautés hormis quelques nouveaux ou revenants. Ses prédécesseurs, Benzarti et Yaâkoubi, ont déjà penché vers les joueurs locaux. Locaux ou expatriés ?
Les seconds sont plus compétitifs même s’ils jouent en division inférieure, mais ce qui importe, c’est sûrement l’attitude et la motivation. Veut-on militer pour l’équipe nationale ? C’est ce qui compte comme critère. Le reste, c’est la qualité de l’intégration, les choix tactiques que l’on fait en un laps de temps. Ce n’est pas un club, c’est une sélection où, en quelques jours de stage, on doit monter une équipe soudée et complémentaire.
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