Point de vue: Le droit de connaître la vérité !
La mise en examen en France de l’ex-arbitre et désignateur Hichem Guirat, dans le cadre d’une affaire de paris sportifs et un présumé match truqué entre l’USBG et l’ESM, est un événement majeur pour le football tunisien. Qu’il soit coupable ou innocent, c’est tellement «banal» devant le fait de comparaître en justice. C’est ce qui importe le plus: on a le droit de connaître la vérité et de voir l’issue de ces affaires suspectes et lourdes qui ont marqué notre football et notre sport. Malheureusement, c’est la justice française qui s’en occupe (le réseau présumé de parieurs accusés se trouve à Nice), et ce n’est pas la justice tunisienne qui le fait. Parce que concernant les différentes affaires de corruption et de matches arrangés et truqués en relation avec les paris sportifs, ni la justice sportive (la FTF qui a la mainmise sur la commission d’éthique) ni celle ordinaire n’ont apporté quelque chose de concret dans les enquêtes des différentes affaires. Qu’a-t-on fait, par exemple, pour le fameux match M’hamedia-ESRadès achevé sur le score de 7-7 ?! Qu’a-t-on fait dans les enquêtes de la dernière journée du championnat 20-21 où seul le match ST-CA s’est joué dans les règles de l’art, alors que les autres matches ont été entachés de doute?
Et ces aveux et enregistrements audio où des dirigeants et des joueurs reconnaissent avoir levé le pied lors de certains matches ? Ce sont maintes affaires décelées, mais enterrées ou traînées des mois et des années sans suite. Et l’on finit par les oublier. Cette mise en examen de Hichem Guirat est un symbole fort et irréversible que quelque chose altère notre football et cela depuis un bon moment. Notre football, comme c’est le cas dans le monde entier, est marqué par une culture de corruption et par des manœuvres illicites.
Et ça ne date pas de ces dernières années, ça remonte très loin, depuis l’Indépendance même et la création du championnat. Combien de titres ont été offerts d’une manière occulte et «immorale» à des clubs. Ne comptez pas les matches arrangés en fin de saison dans toutes les divisions. Ce «mensonge» de championnat exemplaire et propre au passé a servi d’«écran» pour dissimuler la culture et la machine de corruption qui gangrènent notre football depuis sa création. A chaque époque ses manœuvres, son label et ses acteurs (et aussi ses victimes), mais à aucun moment, nous n’avons procédé à des enquêtes et sanctionné les coupables. Une omerta qui dure avec les ans et qui arrange tout le monde. Au point que ça devient une pratique connue et malheureusement «reconnue». Et si on levait cette protection et qu’on enquêtait (avec la volonté réelle d’aboutir à des résultats) sur ces nombreuses affaires lourdes et chargées?
Certainement que l’on découvrira à quel point ce football est malade. Mais soyez sûrs que la guérison passe par une longue thérapie où les remèdes et les soins causeront des douleurs, mais finiront par désinfecter ces graves plaies.
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