POINT DE VUE: Ils y sont, ils y restent
La dernière réunion du ministre des Sports avec les présidents des fédérations sportives a été, en quelque sorte, un «round» gagné aux points par les présidents de fédérations. Il fallait juste regarder leurs visages crispés avant cette réunion et soulagés et décontractés après. Une réunion qui a confirmé une chose que nous avons sentie depuis deux ans : cette loi sur les structures sportives va traîner et basculer d’une instance à une autre jusqu’à ce qu’elle se vide de tout sens et de toute innovation. Ces présidents présents lors de la réunion savaient bien que leurs manœuvres, pour retarder l’échéance de la parution de cette fameuse loi (et lassante avec tous les remous) et surtout pour supprimer la règle de la limitation du nombre de mandats à trois, devraient aboutir au bout de cette longue attente. Du côté du ministre des Sports, c’est un vrai pas en arrière, lui qui a créé la sensation pour avoir adressé un avertissement aux présidents des fédérations en leur demandant de tenir leurs élections sur la base du plafond des mandats. Avant de tempérer et demander le report des élections en attendant la promulgation de cette loi. Maintenant, on va vers une reconduction du mandat de ces «éternels» présidents jusqu’à la fin de la saison. Et tout cela sous prétexte de respecter la nouvelle loi et de maintenir les activités fédérales.
C’est un jeu «intelligent» qui va leur donner le temps et les moyens de presser encore en faveur des mandats illimités et de barrer la route à d’autres personnes ayant un meilleur profil et beaucoup plus de correction. Comment peuvent-ils faire tout cela dans les coulisses et exercer un énorme «lobbiying» pour pouvoir rester à la barre? C’est que le débat houleux et l’énorme bras de fer qui se fait n’ont rien à voir avec les règles juridiques de fond sur le statut des sociétés sportives à créer, sur les outils de contrôle et de gouvernance, sur les attributions des fédérations et des ligues, sur la relation entre fédérations, clubs et, bien sûr, tutelle, sur les opérations financières et économiques que les clubs peuvent opérer pour se financer mais plutôt sur un seul et unique point : le nombre de mandats pour un membre fédéral. C’est tout ce dont ils se soucient. Ils usent de leurs connaissances et de leur influence au sein du ministère des Sports, mais aussi de leur relationnel dans les fédérations internationales là où ils sont présents (et c’est là un jeu très grave), ainsi que de certains médias pour faire taire le débat sur cette loi qui, à force de traîner depuis des années, perd de pertinence. En étant solidaires et complémentaires pour exiger un nombre illimité de mandats, ces présidents de fédérations sont, en ce moment, en position de force en obtenant une prolongation de leurs mandats qui ont déjà expiré. Et si on révisait la règle du nombre de mandats pour être plus souple comme le veut Ali Benzarti (le doyen de ces présidents de fédérations qui siège depuis plus de 20 ans non stop !)? Ce sera une victoire nette. A moins que le ministère des Sports et, plus tard, le conseil des ministres habilité ne fassent imposer l’autorité de l’Etat et mettent fin au règne de ces gens qui ne veulent pas lâcher le pouvoir et l’aura qu’ils ont obtenus en étant présidents de fédérations sportives et membres du Cnot !
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