Point de vue – FTF : des élections vraiment ? !

La Presse— Le délai de dépot des candidatures pour les élections de la FTF a été ouvert. Une assemblée générale extraordinaire avait été tenue avant pour nous sortir la fameuse annulation du Bac+2, demandée au président de la FTF (finalement celui pour qui cette condition a été supprimée a fait marche arrière et ne se présentera pas aux élections!) et pour ratifier d’autres points. Le festival électoral a déjà commencé avec des listes qui se composent et des alliances et contre-alliances qui se nouent au gré des intérêts et des humeurs, pas plus.

Tout cela est bon, mais on ne sait pas si ces clubs affiliés à la FTF et ces dirigeants qui gèrent notre football ont omis exprès ou involontairement un point crucial. Ces élections vont normalement amener un nouveau bureau fédéral élu le 25 janvier qui aura tous les pouvoirs en main. Mais qu’en est-il de la fameuse loi des structures sportives qui devrait être promulguée dans quelques mois? On risque alors de refaire ces élections pour diverses raisons.

D’abord, cette future loi a, juridiquement parlant, une suprémacie sur les règlements votés à la dernière assemblée générale et ses règlements valent plus. Si on suppose que cette loi va stipuler que le président d’une fédération doit avoir un bac+2 ou un diplôme universitaire, tout ce qui a été fait avant tombera à l’eau pour le nouveau bureau fédéral. Cette loi peut obliger une fédération à réviser aujourd’hui son statut pour qu’elle soit conforme aux nouvelles dispositions. Imaginez après ces efforts et dépenses, on recommence les élections !

La reconduction des autres bureaux fédéraux jusqu’à la fin de la saison, le temps que cette loi sur les structures sportives soit conclue enfin, est une idée logique et inévitable pour que les fédérations sportives tiennent leurs élections et changent leurs statuts sans être obligées de tout refaire. La FTFootball est une fédération censée avoir le même statut. Elle est sous tutelle de la Fifa depuis août pour un parcours de normalisation et d’assainissement. Pourquoi alors prendre le risque pour une fédération aussi fragilisée et en difficulté telle que la FTF. Des voix s’élèvent pour que l’on reconduise le bail de Kamel Idir et ses collègues jusqu’à la fin de la saison et pour se conformer à la nouvelle loi. Et puis, les bruits des coulisses parlent aussi d’un scénario qui s’approche de celui de l’année dernière, c’est-à-dire des élections reportées ou annulées faute de candidatures valables. Tout est envisageable d’autant que le gouffre financier actuel à la FTF donne le tournis à n’importe quel candidat. Ces élections vont bien se tenir ou serait-ce un scénario à l’égyptienne et un comité provisoire qui dure?

Tout dépendra de la fameuse loi des structures sportives, en tout cas.

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