Point de vue – Entraîneurs à cycles !
Même Guardiola, l’immense entraîneur qui a révolutionné le football avec ses idées atypiques et ses performances inouïes avec les clubs qu’il a entraînés, souffre. L’Espagnol aurait perdu ses chances de défendre son titre en Angleterre, et attend un rebond pour pouvoir disputer le rattrapage en Ligue des champions. Même lui et ses grands joueurs sont passés par la pire des choses qu’un club peut endurer : des résultats en baisse et un doute qui s’installe. Guardiola n’est pas habitué à cela, et lui, en tant que personne perfectionniste et nerveuse, s’en prend à lui-même et perd les pédales. Avant lui, d’autres sommités en football ont vécu la même chose, passant en quelque temps d’entraîneurs confirmés, gagneurs et en état de grâce, à des entraîneurs qui doutent, qui perdent trop de matches et trop de titres. Mourinho était dans la première décennie du XXIe siècle un phénomène avec des titres européens avec Porto puis avec l’Inter. Et aussi des titres locaux avec Chelsea et le Real.Après, ce fut une longue traversée du désert et beaucoup moins d’éclat. Tout comme Benitez qui a révolutionné Liverpool avant de flétrir au gré des échecs. Une chose saute aux yeux, ces entraîneurs confirmés et innovateurs passent par des cycles, comme toute entité dans la vie. Une émergence, une période faste avec des titres et une notoriété en hausse, puis une phase de stabilisation ou de maturité, avant de fléchir jusqu’à la fin. Ces grands entraîneurs ne sont pas éternels, leurs idées restent peut-être et sont reprises par leurs successeurs, mais, à un moment donné, ils ne peuvent plus faire mieux, ils ne peuvent plus briller comme avant. La qualité des joueurs qu’ils ont, ceux de la concurrence, les changements dans les aptitudes et les profils des joueurs, l’état des clubs (financièrement), le niveau général de leurs championnats, tout cela, avec d’autres considérations, diminuent l’attrait de ces grands entraîneurs qui se trouvent, petit à petit, en position moins avancée au profit d’autres entraîneurs en vogue. C’est la vie, c’est le sport, aucun entraîneur ne peut rester imbattable et en statut de meilleur pour toujours. Souvent, on oublie que l’entraîneur, quels que soient son intelligence, son vécu de grand joueur au passé, la qualité de son staff et son leadership, n’est pas un extraterrestre et que ce sont les joueurs surtout et leur réussite dans les matches qui font la différence. Guardiola est aujourd’hui en période de doute et se voit attaqué et discrédité comme plusieurs de ses collègues qui, à un moment donné, ont marqué les esprits avant de fuir, doucement, les projecteurs pour se caser dans un coin. Ça ne met, en aucun cas, leurs compétences en doute mais tout est relatif et tout change. Il y a des hauts et des bas, des saisons avec et des saisons sans. Et il y a ce facteur réussite et celui réalité du terrain qui confirment cette hypothèse des cycles d’entraîneurs.
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