Point de vue | Ce n’est pas personnel !
L’affaire Ghofrane Belkhir n’est pas une affaire simple, c’est un vrai cas. Le dépistage positif de produits interdits dont a été «victime» Ghofrane Belkhir, lors du dernier championnat d’Afrique en Egypte, risque tant de malmener sa carrière et de compromettre sa présence aux grands événements, tels que les JO. Pour le moment, la jeune Tunisienne est provisoirement suspendue en attendant l’examen de l’analyse positive et l’enquête conformément aux règles internationales de l’antidopage. Ce n’est pas une simple enquête, c’est un examen approfondi et la jeune haltérophile tunisienne devra bien défendre sa position et expliquer dans quelles conditions cette consommation de produits illicites a été faite. Belkhir a-t-elle cherché à accroître ses performances en consommant d’une manière intentionnelle ces substances (stupéfiants à vrai dire)? Ou est-ce que c’est une consommation accidentelle qui entre dans le cadre de sa vie privée?
A ce niveau, nous n’en savons pas grand-chose à part la nature de la substance illégale consommée et qui, selon des sources scientifiques, peut agir sur les performances d’un athlète. En tout cas, et quel que soit le produit consommé, ce n’est pas une affaire personnelle comme l’a indiqué la FT haltérophilie dans son communiqué de «soutien» à Ghofrane. Du moment que c’est une athlète de haut niveau, tout ce que se fait dans sa vie et qui touche sa carrière est quelque chose de public. Toujours avec ce communiqué de la fédération, on sent, entre les lignes, une distance et des éléments qui confirment un bras de fer entre l’athlète et sa fédération. Maintenant que le mal est fait, cet accident sensible et aux graves conséquences met en relief la mauvaise qualité de l’accompagnement d’une jeune championne en vogue qui s’est égarée pour en arriver là. Où est passé son entourage ? Sa fédération? Où sont passés le Cnot et la direction d’élite au ministère des Sports qui doivent faire attention et suivre de près les quelques talents de haut niveau ? Le cas Ghofrane Belkhir ne la concerne pas elle seulement, ça concerne le sport tunisien et ça confirme le laisser-aller dans lequel se trouve notre élite. Ghofrane Belkhir sait bien que sa carrière est en jeu en ce moment, car les règles anti-dopages sont cassantes et impitoyables. En même temps, il ne suffit guère de soutenir normalement Ghofrane Belkhir, mais de préparer une stratégie intelligente de défense pour sortir avec les moindres dégâts. Et c’est aussi le moment de mettre de l’ordre dans le chapitre accompagnement de l’élite sportive, et aussi au niveau de l’Agence nationale antidopage, encore très loin de ce qui se fait ailleurs. Nos joueurs et athlètes sont sous le risque de prise de substances anabolisantes ou stupéfiantes ou n’importe quel produit proscrit, mais dans la plupart des cas, n’en savent pas grand-chose, puisque laissés seuls naviguer à vue et sans conseil ni suivi.
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