Economie tunisie

Pays africains ayant le plus d’appellations d’origine contrôlée : La Tunisie au troisième rang

 

Actuellement, sur le continent africain, il existe 191 indications géographiques (IG) protégées. Selon les études, ce domaine est en train de se développer d’une manière remarquable. Cela revient essentiellement à la prise de conscience d’une bonne part des pays africains de leur potentiel économique…

L’Afrique connaît un développement croissant des Appellations d’origine contrôlée (AOC). Environ 191 indications géographiques protégées (IG) existent actuellement sur le continent. Selon l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) et le Droits de propriété intellectuelle innovation en Afrique (AfrIPI), la dynamique d’enregistrement, aujourd’hui en cours, témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance de la valorisation des produits du terroir africain.

Des retombées économiques…

L’AfrIPI déclare que cet intérêt croissant va au-delà des produits agricoles et touche plusieurs autres produits et services comme l’artisanat et le tourisme. Les IG sont de plus en plus associées à des démarches de durabilité environnementale et sociale. «Au-delà de l’enregistrement, l’accent est de plus en plus mis sur la valorisation commerciale des IG. A cela s’ajoute le fait que plusieurs pays africains ont adhéré à l’Acte de Genève de l’Arrangement de Lisbonne, facilitant la protection internationale de leurs IG. Pour ce qui est des 191 IG actuellement protégées, ce chiffre, bien qu’en augmentation, reste modeste, comparé à d’autres régions du monde, reflétant un potentiel de croissance important», assure l’AfrIPI. Trois méthodes différentes de protection des indications géographiques existent, soit par un système sui generis, soit comme marques collectives ou de certification. Il est important de signaler que le système sui generis, qui signifie «unique en son genre», fait référence à un cadre juridique spécifiquement conçu pour protéger les indications géographiques. «Ce système est distinct des systèmes traditionnels de propriété intellectuelle comme les marques ou les brevets», d’après les spécialistes.

Encore selon leurs avis, en termes de niveau de protection, le système sui generis offre souvent une protection plus forte et plus spécifique aux IG que les systèmes de marques. «Dans un système sui generis, l’IG appartient généralement à l’Etat, contrairement aux marques collectives qui appartiennent à une association, et les marques de certification à un organisme certificateur», annoncent-ils.

Une marque collective est une marque déposée par une association, un syndicat ou un organisme de contrôle pour identifier des produits ou services provenant de membres de cette entité, et répondant à un ensemble de normes ou règles communes définies. D’autre part, et pour ce qui est de la reconnaissance internationale, les systèmes sui generis sont mieux reconnus dans certains accords internationaux sur les IG, mais les marques peuvent être plus facilement reconnues dans d’autres contextes internationaux. Le choix entre ces méthodes dépend du cadre juridique existant dans chaque pays, des ressources disponibles pour la mise en œuvre et de la nature spécifique du produit à protéger.

Qui sont les pays en tête du classement ?

Sur le continent africain, l’Afrique du Nord accapare les meilleurs classements. La Tunisie est troisième sur le continent avec 16 IG sui generis mettant en avant ses huiles d’olive, ses dattes et figues. Parmi les produits enregistrés figurent les dattes «Deglet Nour» de Nefzaoua, les figues de Djebba, l’huile d’olive de Monastir et l’huile d’olive de Teboursouk. En tête du classement et avec 68 IG toutes enregistrées sui generis, le Maroc se place largement en tête du classement africain. Le pays a développé une stratégie nationale ambitieuse, valorisant ses produits typiques comme l’huile d’argan, le safran de Taliouine, le miel d’Euphorbe de Souss Massa, le miel de romarin de l’Oriental, les dattes Bousthammi noire de Draa, le piment fort Zenatya, l’huile d’olive d’Amizmiz, l’huile d’olive Dir Béni Mellal, l’eau de rose de Kelaat M’gouna-Dadés ou encore l’agneau de Bejaad. En deuxième place vient l’Afrique du Sud. Le pays d’Afrique australe protège 24 indications géographiques (IG) sui generis, notamment dans le secteur viticole.

L’Algérie est quatrième au classement avec 10 IG enregistrés sui generis, principalement dans le secteur viticole, comme les Côteaux de Mascara, celui de Tlemcen ou encore les Côteaux du Zaccar. Le pays a aussi enregistré les dattes «Deglet Nour» de Tolga et les figues sèches de Béni Maouche.

Suite à l’enregistrement récent de l’«Attiéké» en marque collective, la Côte d’Ivoire compte désormais 5 IG protégées. Ce qui lui fait rejoindre le Niger qui en a 5, et gagner une place sur l’Egypte qui en a 4.

Le Niger se classe cinquième ex aequo sur le continent avec 5 IG : deux enregistrés sui generis (Violet de Galmi, Kilichi du Niger) et trois marques collectives (Violet de Galmi, Peau rousse de la chèvre de Maradi, et Tchoukou du Niger).

Avec 4 IG protégées, l’Egypte se classe septième avec les 3 indications géographiques sui generis que sont les raisins noirs de Baranni, les olives de Matrouh et les figues de Matrouh, ainsi que l’indication géographique «Egyptian Cotton» déposée sous marque collective. Le top 10 africain se termine avec la Guinée, le Kenya et l’Ethiopie avec chacun 3 IG protégées. D’après l’AfrIPI, les raisons du leadership de ces pays sont multiples ; d’abord, la volonté politique forte, ensuite, la richesse du patrimoine agricole et culinaire, et enfin, l’appui des organisations internationales et l’existence de filières structurées. Certes, les indications géographiques protégées ont un impact positif sûr en termes de développement rural en Afrique. Elles permettent une meilleure valorisation des produits locaux, une hausse des revenus des producteurs et le maintien d’activités traditionnelles. Néanmoins, les retombées économiques restent inégales selon les filières. Les produits de niche tirent mieux leur épingle du jeu que les produits de grande consommation. De plus, la répartition de la valeur ajoutée au sein des filières reste un défi.

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