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Palestine : Frappe sioniste sur une école transformée en refuge près de Gaza-ville

 

• Au moins 12 morts, selon la Défense civile
• Un mort en Cisjordanie occupée dans un raid ennemi
• Incident diplomatique franco-sioniste sur un site géré par la France à Al-Qods-Est

SYNTHÈSE — Au moins 12 personnes ont été tuées hier dans une frappe sioniste sur une école transformée en refuge dans un camp abritant des familles déplacées, près de la ville de Gaza, dans le Nord du territoire palestinien, a annoncé la Défense civile.

La frappe qui a visé une école élémentaire dans le camp de réfugiés d’al-Chati, à l’ouest de Gaza-ville, a également fait de nombreux blessés, a précisé la Défense civile dans un communiqué.

Le porte-parole de l’organisme, Mahmoud Bassal, avait auparavant indiqué que des frappes sionistes avaient fait au moins 27 morts sur l’ensemble du territoire depuis l’aube.

Bombardement sur la ville de Tulkarem

Le ministère palestinien de la Santé a indiqué hier qu’une personne avait été tuée lors d’une frappe sioniste sur la ville de Tulkarem en Cisjordanie occupée, peu de temps après que l’armée d’occupation a dit avoir frappé cette ville.

«Un martyr abattu par les forces (sionistes) est arrivé à l’hôpital gouvernemental de Tulkarem en provenance du camp de Tulkarem», dans le Nord de la Cisjordanie, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Quelques heures auparavant, l’armée sioniste avait annoncé dans un communiqué qu’« un avion de l’armée de l’air avait pris pour cible un groupe de combattants palestiniens à Tulkarem». Le Croissant-Rouge a indiqué qu’une femme de 57 ans avait également été blessée par des éclats d’obus dans le camp de Tulkarem.

La ville est un bastion des groupes armés palestiniens et la cible de fréquentes opérations de l’armée d’occupation.

Le ministère de la Santé avait annoncé qu’un tir sioniste avait tué un autre Palestinien peu après minuit hier dans la ville voisine de Jénine.

Une source de sécurité palestinienne a déclaré à l’AFP qu’il s’agissait d’un officier à la retraite des services du renseignement palestiniens, Abdallah Saadi, tué avant-hier en fin de journée.

Les violences en Cisjordanie occupée, en particulier dans les zones Nord du territoire, se sont multipliées depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas contre le Sud de l’entité sioniste.

Selon le ministère de la Santé palestinien, les troupes sionistes ou les colons ont tué au moins 761 Palestiniens en Cisjordanie au cours de cette période. Selon les chiffres officiels sionistes, les attaques palestiniennes contre des sionistes y ont coûté la vie à au moins 24 personnes au cours de la même période.

Deux gendarmes français arrêtés

Parallèlement, la visite à Al-Qods occupée du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a été marquée hier par un incident diplomatique quand la police sioniste est entrée « armée » et « sans autorisation », selon le ministre, sur un site appartenant à la France.

M. Barrot a dénoncé une « situation inacceptable » et refusé de pénétrer dans l’Eléona, un site de pèlerinage, tandis que la police sioniste a brièvement arrêté deux gendarmes français sur place, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Je ne vais pas entrer (…) aujourd’hui, parce que les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée, sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir », a-t-il affirmé devant la presse.

Il n’a pas précisé pourquoi les policiers sionistes étaient entrés dans l’enceinte du domaine national de l’Eléona, à côté duquel se trouve un couvent carmélite (également sous protection diplomatique française), situé sur le mont des Oliviers à Al-Qods-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par l’entité sioniste depuis 1967.

« Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix », a-t-il souligné.

Lors d’échanges virulents, des policiers sionistes ont entouré deux gendarmes français, en empoignant l’un d’eux de force et en le mettant au sol avant de l’embarquer dans une voiture de police. Le fonctionnaire, qui s’était identifié, a hurlé plusieurs fois « Ne me touche pas ! », selon la journaliste de l’AFP.

Les deux gendarmes ont été ensuite relâchés et il n’a pas été précisé pourquoi les policiers sionistes étaient entrés sur le site.

« Intégrité »

L’Eléona, au sein duquel se trouve un monastère bénédictin, est situé sur le mont des Oliviers à Al-Qods-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par l’entité sioniste depuis 1967.

Construit sur la grotte dite « du Pater », où le Christ, selon la tradition, aurait enseigné le Notre Père (Pater noster, en latin) à ses disciples, il fait partie des quatre domaines nationaux français à et près d’Al-Qods occupée, avec le Tombeau des rois, la basilique Sainte-Anne et l’ancienne commanderie croisée d’Abou Gosh avec leurs églises romanes.

« Le domaine de l’Eléona (…) est un domaine qui non seulement appartient à la France depuis plus de 150 ans, mais dont la France assure la sécurité, l’entretien et avec énormément de soins », a affirmé le ministre devant la presse. « Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix », a-t-il insisté..

L’Eleona « est un lieu saint », a expliqué à l’AFP le père Laurent, recteur de la basilique Sainte-Anne.

« Ici, (…) les lieux saints sont des lieux particulièrement protégés. On n’entre pas avec des armes. Par ailleurs, c’est un domaine français », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur de l’entité sioniste à Paris sera convoqué « dans les prochains jours » pour évoquer cet incident, a annoncé le Quai d’Orsay.

« Ne me touche pas »

Juste après le départ du ministre, un nouvel incident a impliqué des policiers israéliens en uniforme et deux gendarmes français en civil, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les deux gendarmes ont été ensuite relâchés et un responsable de la police leur a expliqué qu’ils n’étaient pas en uniforme et qu’ils n’avaient pas montré leur carte professionnelle.

« Ils savent que nous travaillons au consulat général de France », lui a répondu l’un des deux agents du consulat en montrant les policiers qui l’avaient interpellé.

La police sioniste a affirmé dans un communiqué que « deux individus, au départ non identifiés » avaient « refusé l’entrée du site aux agents israéliens chargés de la sécurité du ministre».

Le 22 janvier 2022, la visite du président français Emmanuel Macron avait également été marquée par une bousculade devant la basilique Sainte-Anne. Le président avait lancé en anglais à un policier sioniste «I don’t like what you did in front of me» («Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi »).

L’incident le plus connu reste celui de 1996, quand le président Jacques Chirac s’était aussi emporté contre des soldats sionistes qui l’encadraient de trop près en lançant « Do you want me to go back to my plane ? » (Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion?), avant d’exiger que les militaires sortent du domaine de Sainte-Anne.

La Presse de Tunisie avec agences et médias

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