Nous avons testé le BYD Tang

A l’occasion du mondial de l’Automobile de Paris 2022, Business News a testé les deux modèles phares de la marque chinoise Build Your Dreams (BYD), à savoir le grand SUV 4×4 Tang et la longue berline sportive Han. Voici nos impressions.

C’est à Paris, dans les alentours de la Porte de Versailles que nous avons testé le Tang électrique. Un 4×4 fort imposant par son allure. Si le modèle est connu en Tunisie puisqu’il est distribué par Helios Cars depuis trois ans au prix de 149.900 dinars, son pendant électrique tarde encore à pénétrer notre marché. Une question de temps, quelques mois au plus, nous assure-t-on du côté des responsables de BYD rencontrés au Salon.

De l’extérieur, le 4×4 n’est pas très original et passe (presque) inaperçu entre les différents grands SUV circulant en Tunisie, notamment chinois. BYD gagnerait à faire preuve de créativité pour son Tang à l’instar de ce qu’elle a fait pour son modèle Han, véritable bijou automobile.

A l’intérieur, on change totalement d’univers. L’habitacle est digne des plus grandes marques européennes ou japonaises. Du cuir de haute qualité, des matériaux agréables au toucher, une finition hors-pair, une tablette imposante (un peu trop, selon la représentante d’une marque européenne concurrente) au milieu de la planche de bord et même une caméra à l’intérieur de l’habitacle permettant à l’ensemble des occupants de faire des vidéos ou des vidéos-calls.

Le véhicule est doté d’éclairages ambiants à 31 couleurs dans tout l’habitacle. Un système audio haut de gamme avec douze haut-parleurs.

Avec ses sept places et un immense espace de chargement de 1655 litres derrière les sièges avant (630 litres en sièges non rabattus), le Tang offre des possibilités extraordinaires de randonnées en groupe en ramenant tous ses équipements.

Comme nous l’explique le représentant de la marque, présent avec nous au test-drive, le Tang est vendu avec l’ensemble des options disponibles. Les seuls choix offerts aux clients, c’est les couleurs et rien d’autre. Il a tout en série ! ça nous change des autres marques qui proposent les options en catalogue avec des tarifs pouvant faire grimper le prix final de 50% voire davantage.

Venons-en à l’essentiel, comment se comporte le Tang sur la route ? Le modèle électrique proposé est, comme tous les autres véhicules électriques, silencieux.

La prise de main est facile et le conducteur a deux possibilités de type de conduite, la sportive et la standard. Ça change la sensibilité de l’accélérateur et du freinage. La transmission intégrale électrique en temps réel BYD permet de passer automatiquement entre deux modes : la traction avant (FWD) pour un meilleur rendement énergétique et la transmission intégrale (AWD) pour une meilleure adhérence.

Il faudrait souligner que le châssis est allemand et comprend un système de suspension avant et arrière indépendant tout en aluminium.

S’il n’y a rien à dire sur la stabilité, on reste bluffé devant l’accélération de l’engin. Il fait le 0 à 100 en 4,6 secondes. 

Une telle accélération exige un bon freinage et, là aussi, la marque chinoise a opté pour la technologie européenne. Le Tang est doté d’un système de freins fabriqué par l’allemand Bosch et d’étriers fabriqués par l’italien Brembo, offrant une distance de freinage de 36 m de 100 km/h à 0 km/h.

Qu’en est-il de la batterie ? L’électrique est encore très timide en Tunisie, malgré la gratuité des droits de douane annoncée à la loi de finances 2022. Les clients s’interrogent sur la fiabilité et, surtout, sur les bornes de recharge.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le Tang est vendu avec une borne de recharge qu’on peut installer dans le garage ou le parking de son domicile ou de son entreprise.

D’après le constructeur, ses batteries ont passé une série de tests extrêmes dans des conditions rigoureuses, ce qui en fait l’une des batteries les plus sûres au monde. BYD est le premier constructeur automobile au monde à détenir l’expertise complète des trois technologies-clés des véhicules électriques : les batteries, les moteurs électriques et les commandes électroniques.

Si on a une résidence secondaire, on doit prévoir une seconde borne de recharge et celle-ci coûterait entre 1500 et 2000€, nous explique le représentant de BYD présent au test-drive. Pour la Tunisie, on n’en est pas encore là, le législateur et la Steg (qui détient le monopole de la vente de l’électricité) ne sont pas encore prêts.

Concrètement, d’après le catalogue, le Tang électrique a une autonomie de 400 kilomètres. On peut donc faire aisément un Tunis-Gafsa ou un aller-retour Tunis Sousse. Une fois que la Tunisie se dote de suffisamment de bornes de recharge, ce serait un excellent investissement, car les voitures électriques n’exigent pas d’entretiens régulier (vidange de l’huile moteur…) et il n’y a que les consommables à changer (freins, amortisseurs…).

Une fois tout cela étalé, qu’en est-il du SAV et de la garantie ? Peut-on faire confiance à une marque chinoise jusque-là inconnue en Tunisie et son concessionnaire tunisien est-il à la hauteur ?

D’après les explications du représentant français de BYD, le Tang est garanti cinq ans. Ses batteries ont une garantie de huit ans.

Le concessionnaire tunisien, Helios Cars (de Rafik Ben Ayed), bénéficie d’une bonne réputation et a ramené avec lui d’anciens hauts cadres de la concurrence, ayant une bonne presse sur le marché tunisien.

Reste la question de la voiture chinoise ? D’après ce que nous avons observé au Mondial de l’auto, et d’après les observations des différents journalistes spécialisés, BYD ne ressemble pas vraiment aux autres fabricants chinois. Loin de là.

Pour conseiller ou déconseiller une marque, nous nous rendons systématiquement à ses tests d’Euro Ncap et vérifions sa présence sur le marché européen.

Force est de constater que les concurrents directs de BYD, à savoir Haval et Chery, ne sont pas présents dans une grande partie de l’Europe et ne figurent carrément pas dans les tests draconiens d’Euro Ncap ! De quoi s’interroger ce qu’elles font en Tunisie et comment elles ont pu pénétrer notre marché.

BYD, en revanche, figure en haut du tableau d’Euro Ncap et certains de ses modèles ont exactement les mêmes 5 étoiles que quelques-uns de Mercedes et BMW. Quant aux prix, ils sont bien bas et battent à plate couture les marques européennes.

A partir de ce constat, facilement vérifiable, il n’y a pas photo ! BYD a beau être chinoise et le « made in China » a beau avoir une mauvaise presse en Tunisie, cette marque fait l’exception et s’avère être, incontestablement, un des meilleurs rapports qualité/prix du marché.