Culture

Nature morte (et enterrée ?) au Musée Safia-Farhat : Entre monstruosité et sublimation

 

Crise climatique, catastrophes naturelles, alertes environnementales… l’éco-anxiété bat son plein. Il ne fait aucun doute aujourd’hui que les enjeux écologiques sont des priorités de premier plan. Les scientifiques travaillent d’arrache-pied, mais pas seulement. Le design est désormais « axé vivants» et les arts plastiques s’y mettent aussi depuis un certain temps. L’Art est plus que jamais là pour penser le monde…

S’inscrivant dans cette mouvance mondiale et actuelle, le Musée Safia-Farhat à Radès organise une exposition collective baptisée «Nature morte (et enterrée ?)» qui se poursuivra jusqu’à la fin du mois d’octobre 2023. Une exposition qui renoue le rapport de l’Homme à la nature et à la nature morte. La nature morte, un genre artistique qui a vécu et survécu… comme la Terre ?

Vingt-deux artistes contemporains ont signé cette exposition tournée vers les problématiques écologiques. Nous avons nommé Rachida Amara, Abdesslem Ayed, Kais Ben Farhat, Mohamed Ben Slama, Nader Boukadi, Ghada Chamma, Hela Djebby, Slimen Elkamel, Aïcha Filali, Mohamed Ghassan, Emna Ghezaiel, Slim Gomri, Adnene Haj Sassi, Amine Inoubli, Nadia Jelassi, Halim Karabibene, Raouf Karray, Sadri Khiari, Hamza Moussa, Insaf Saada, Nabil Saouabi et Douraïd Souissi. Un «consortium» d’artistes habitués au Musée Safia-Farhat, avec quelques nouveaux venus également.

Il ne s’agit pas de «natures mortes» qui pourront être assorties à votre salon, des natures mortes dans leur acception classique, mais plutôt d’œuvres contemporaines avec une approche plus sensible et plus émotionnelle de la question environnementale. Vous l’avez peut-être deviné : le titre de l’exposition est plus un jeu de mots qu’une référence à un registre artistique des plus historiques et peut-être des plus désuets. Les approches adoptées sont multiples.
Elles oscillent entre monstruosité et sublimation. Certaines œuvres sont même perturbantes.

Entre la vie et la mort, les processus, les médiums et les formes s’entretissent pour penser un monde en détresse. «Nature morte (et enterrée ?) est une exposition éclatée, mais surtout tonique ! Nos coups de cœur : «Pommier» de Ghada Chamma, «Oued Ellil» d’Emna Ghezaiel, «Napperons et omoplates» de Aicha Filali, «Dabbouss el ghoul» de Adnen Haj Sassi et «9 banalités» de Nadia Jelassi.  Si cette exposition vise, entre autres, à tirer la sonnette d’alarme, si elle dit que la nature est morte et peut-être bien enterrée, que l’instant est fatidique, elle montre aussi que l’espoir subsiste, qu’un changement est possible.

C’est justement l’un des rôles de l’Art qui pousse à la réflexion, qui alimente les débats et qui constitue un « vecteur de changement» comme l’a si bien dit Morel. Aujourd’hui, l’Art contemporain a une force inestimable de repenser la chose environnementale, ses problématiques, ses menaces et ses issues. Plus que jamais, l’Art contemporain est également un vecteur d’éducation et un outil de sensibilisation très puissant. Il est à même de participer à penser et à panser les maux de la Terre et à rendre plus paisible l’habitabilité de ce monde.

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