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Mohamed Abbou : il faut sortir de cet état d'attentisme, pour changer les choses !

 

L’ancien ministre, ancien dirigeant d’Attayar et avocat, Mohamed Abbou, a appelé l’opposition et ceux qui sont préoccupés par l’avenir de leur pays à bouger et à sortir de cette situation d’attentisme, au lieu d’entretenir l’espoir que les choses changent d’elles-mêmes.

 

Le politicien s’est ainsi interrogé, dans un post Facebook daté de mercredi 27 novembre 2024 s’il « n’était pas temps de déclarer la fin de l’attentisme, l’histoire n’étant pas terminée ».

M. Abbou a expliqué que « personne ne sait ce qui se passera dans les années à venir, tout peut arriver. Il n’y a aucun signe de changement dans le discours des autorités et aucune action qui suggère un changement dans la gestion de l’État et le traitement des dossiers.

Il n’y a aujourd’hui aucun signe de réformes politiques, même minimes, sans lesquelles rien de positif ne peut être envisagé : la libération des prisonniers politiques, une Cour constitutionnelle, un Conseil supérieur de la magistrature dont la majorité des membres serait élue.

Il n’y a aucun signe de la fin de la rhétorique de la conspiration comme explication de la situation économique.

Sans cela, et sans indicateurs de l’existence d’un État avec des lois respectées et une certaine logique dans son administration, la situation du pays continuera à se détériorer à tous les niveaux, y compris au niveau économique et social, et l’effondrement subséquent des illusions de ceux qui ont été dominés par des illusions ».

Et d’ajouter : « En contrepartie, beaucoup de ceux qui rejettent ce qui se passe dans le pays s’ennuient, certains sont découragés et d’autres ont peur. Certains justifient cette stagnation par l’attente de développements qui pourraient faire pencher la balance.

S’il y a des évolutions, elles ne seront pas le fait de l’opposition, car son rôle actuel est de dénoncer les abus et d’aborder les sophismes à travers les médias et l’internet, et des réunions organisées par les partis politiques et les associations pour sortir de la stagnation et mobiliser leurs partisans, même s’ils sont peu nombreux, pour y assister, et essayer de créer une opinion publique qui impose des réformes immédiates et qui soit partisane des partis d’opposition après la fin de cette phase ».

 

Mohamed Abbou estime qu’« on doit accepter le fait que Kaïs Saïed sera là à son poste pour gouverner pendant cinq ans, mais que cet état de fait ne durera pas éternellement » et « que le rôle d’une opposition sérieuse est d’abord de déclarer son existence et sa continuité, et de contester avec tous les moyens légaux dont elle dispose tous les abus et les mauvaises décisions, et aussi de se préparer à gouverner un jour ».

Et de marteler : « L’histoire n’est pas terminée ! Il faut se rendre à l’évidence : l’ère post Kaïs Saïed ne fera pas de la Tunisie un paradis et on ne pourra jamais marcher sur le chemin du progrès sans connaître la cause de l’échec et sans comprendre ce qu’a fait Kaïs Saïed.

Il est vrai que nous souffrons d’un héritage culturel lourd et mauvais, mais l’ampleur des erreurs, de la corruption et du chaos dont le pays a été témoin pendant les dix années qui ont suivi la révolution, ainsi que le rôle négatif de nombreux médias et réseaux sociaux, ont eu un impact sur l’acceptation par les gens d’un système qui leur a fait espérer une situation meilleure qui romprait avec les aspects négatifs du passé. Cet aspect mérite d’être discuté et débattu. Sans en bénéficier, le pays reviendra à ce qu’il était avant le 25 juillet 2021, ou sera dirigé par une personne encore plus tyrannique, qui sera peut-être applaudie par une majorité à ce moment-là également ».

 

Le politicien a appelé « ceux qui sont plus préoccupés par le sort de leur pays en période de difficultés qu’en période de prospérité, à remuer les eaux stagnantes, à exercer leur droit à l’action politique, à se préparer à une autre Tunisie dans les années à venir, et à faire entendre une voix forte et unie pour exiger dès maintenant ce qui ne peut plus être différé : La fin de l’injsutice des prisonniers politiques et la mise en place de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature, dont la plupart des membres seront élus ».

« C’est un minimum que doivent atteindre les gouvernants, pour gouverner une entité qui possède un minimum des composantes de l’État, qui n’a pas de sens en l’absence de loi, d’institutions et de séparation des pouvoirs. Un minimum que les opposants doivent exiger, à haute voix, inlassablement et sans relâche, pour avoir rempli un devoir qu’aucun d’entre eux n’aura de raison d’abandonner.

L’histoire n’est pas finie, c’est juste une phase qui va se terminer, et je ne pense pas que ce soit la pire de l’histoire du pays avec toutes ses tragédies », a-t-il affirmé.

 

 

I.N.


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