Economie tunisie

Mobilité électrique: Une introduction en douceur

L’Anme a identifié une dizaine de mesures de différentes natures, visant à faire sauter les verrous qui s’érigent en obstacles face au développement de la mobilité électrique. Le défi se pose essentiellement au niveau du surcoût à l’achat de la voiture électrique mais aussi des bornes de recharge.

La fin de la voiture thermique en Europe, à partir de 2035, a marqué un tournant majeur pour l’industrie automobile mondiale qui surfe, aujourd’hui, sur la vague de l’électrification. Désormais, les constructeurs automobiles ne jurent que par le véhicule électrique, devenu une obligation dans l’un des plus grands marchés automobiles dans le monde. Ce changement stratégique a rebattu les cartes d’une industrie en plein chamboulement. Et la Tunisie, soucieuse d’être en phase avec cette importante et décisive transformation, souhaite se positionner dans les nouvelles chaînes de valeur. 

Raison pour laquelle le gouvernement lorgne, aujourd’hui, ce secteur porteur d’opportunités. Bien qu’il soit encore tôt pour parler de mobilité électrique prospère  en Tunisie, les autorités misent énormément sur son développement, sur le moyen terme. Car pour attirer des investissements dans la production automobile électrique, il faut d’abord ouvrir son marché à ces nouveaux produits.

 Une solution dédiée aux entreprises

Certes, sur le court terme, les objectifs sont timides : On table sur un nombre de 5.000 voitures électriques en circulation en 2025. Mais les efforts pour stimuler la demande, d’une manière générale, se multiplient afin de traduire la volonté de faire le saut vers le tout-électrique.

Ainsi, des mesures et décisions ont été prises, en ce sens, pour introduire en douceur le véhicule électrique en Tunisie. La dernière en date étant  l’inauguration de la première station photovoltaïque de recharge des voitures électriques qui a eu lieu, vendredi dernier au siège de l’Anme. Cette action pilote vise, en effet, à  montrer la voie et encourager les entreprises publiques et privées à  réaliser de projets pareils dans l’objectif de couvrir la consommation énergétique des déplacements par le photovoltaïque. «Aujourd’hui, on a démarré une action de promotion pour  inciter les entreprises à adopter cette solution au niveau des flottes captives. Toute entreprise, qui dispose d’une flotte de voitures pour usage professionnel, peut solliciter notre accompagnement si elle souhaite s’équiper en voitures électriques et doter son parc d’ombrières solaires. Je crois qu’il est possible de faire fonctionner les flottes  des entreprises par le solaire », a précisé Fethi Hanchi, directeur général de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (Anme). 

Les mécanismes à mettre en œuvre 

Chargée de ce dossier, l’Anme a identifié une dizaine de mesures de différentes natures, visant à faire sauter les verrous qui s’érigent en obstacles face au développement de la mobilité électrique. Le défi se pose essentiellement au niveau du surcoût à l’achat de la voiture électrique et des bornes de recharge. Hanchi explique, à cet égard, que l’agence s’est penchée sur divers  mécanismes pour inciter les consommateurs à opter pour les véhicules électriques et réduire leurs coûts souvent perçus comme dissuasifs. «On travaille sur des mécanismes pour promouvoir les voitures électriques en Tunisie et réduire leurs coûts en subventionnant, par exemple, le surcoût.

En contrepartie, on peut rembourser les dépenses de subvention par les économies.

Ce sont des outils qui ont fait leur preuve  pour d’autres activités comme le chauffage solaire et le photovoltaïque dans le secteur résidentiel. Donc il est possible de les appliquer aux voitures électriques», a-t-il souligné.

Il a ajouté que les résultats de l’étude  sur la tarification de recharge des voitures électriques, qui a été élaborée par l’agence, seront bientôt dévoilés.

 Déploiement des bornes de recharge 

S’agissant du déploiement des bornes de recharge, considérées comme principal obstacle au développement de la mobilité électrique, le responsable a fait savoir que le gouvernement a instauré l’obligation d’installer des bornes électriques dans les régions et certaines stations de service  autoroutières ou dans les centre-villes. « Aujourd’hui, on est en train de mettre en place certaines mesures dont notamment le déploiement des bornes de recharge sur tout le territoire. Dans chaque chef-lieu de gouvernorat, on va installer au moins une borne.

Il y a des études qui ont révélé que parmi les barrières au développement de la mobilité électrique figure l’angoisse des consommateurs par rapport à la disponibilité des bornes de recharge.  C’est pourquoi nous œuvrons à mettre en place un grand nombre de bornes à travers le pays », a-t-il affirmé, précisant que le nombre des bornes est actuellement de 60 et sera doublé d’ici fin 2024.

Interrogé sur l’assurance des voitures électriques, Hanchi a expliqué que les assureurs doivent se positionner par rapport à ce nouveau produit et développer une solution adéquate. «La voiture électrique est similaire à la voiture thermique. Sauf que la deuxième est composée de plus d’éléments (1.400) par rapport à la première (200). Et ça c’est un avantage pour les assureurs,  le risque d’incendie d’un véhicule électrique est beaucoup moins important que celui du moteur thermique», a-t-il ajouté. 

Si les autorités veillent à démocratiser la voiture électrique, n’est-il pas judicieux d’électrifier, en premier lieu, le parc automobile de l’Etat ? Pour le moment, c’est trop dire. Cela n’empêche qu’elles réfléchissent à cette initiative. 

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