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Microsoft intègre l'intelligence artificielle d'OpenAI à Bing

Une « nouvelle ère » s’ouvre pour la recherche sur internet, a déclaré, ce mardi, Satya Nadella, le patron de Microsoft, annonçant que le géant informatique américain allait intégrer des technologies d’intelligence artificielle (IA) développées par la startup OpenAI à son moteur de recherche Bing.

« La course commence aujourd’hui », a-t-il lancé en faisant référence à Google, qui domine largement ce marché et qui a dévoilé lundi un concurrent à ChatGPT, le logiciel star d’OpenAI capable de générer toutes sortes de textes en fonction des requêtes des utilisateurs.

L’annonce de Microsoft était attendue depuis l’année dernière, quand le succès de ChatGPT, bien au-delà des milieux de la tech, a imposé l’IA dite « générative » comme une tendance fondamentale.

Le web « est né sur les ordinateurs personnels », il a « évolué avec le mobile et le cloud », et maintenant l’IA va « complètement transformer le web », à commencer par la recherche en ligne, a assuré Satya Nadella lors d’une conférence de presse dont le thème avait été gardé secret jusqu’à la dernière minute.

Microsoft a investi 1 milliard de dollars dans OpenAI en 2019 et vient de passer un nouvel accord de plusieurs milliards avec la start-up californienne fondée en 2015

Cette entreprise n’était jusque-là connue que dans des milieux restreints, pour deux logiciels de création automatisée, DALL-E pour la génération d’images et GPT-3 pour la génération de textes.

ChatGPT, qui repose sur GPT-3, se présente comme un chatbot et produit des textes bluffants sur simple requête (dissertations, slogans, poèmes, code informatique, etc.).

« Copilote »

« Nous avons intégré le modèle d’IA à notre moteur de recherche, et nous avons vu le taux de résultats appropriés faire le bond le plus important observé depuis deux décennies », a expliqué Yusuf Mehdi, un vice-président du groupe de Redmond (nord-ouest des Etats-Unis).

Il a montré comment la nouvelle technologie doit transformer Bing, notamment avec des réponses directes aux questions des internautes, au lieu des simples liens qui renvoient vers d’autres pages sur le web.

Le dirigeant a comparé l’IA à un « copilote » pour les utilisateurs, qui pourront s’adresser directement au chatbot intégré.

Les avancées d’OpenAI ont replacé Microsoft dans la course à l’innovation en ligne, inquiétant même le géant Google.

En décembre dernier, Google détenait environ 84% du marché de la recherche en ligne, contre 9% pour Bing, d’après Statista. En un an, le moteur de Microsoft a grignoté 2% au géant du secteur.

« Intégrer plus avant ChatGPT et les algorithmes dans Bing pourraient, à l’avenir, chambouler le rapport de forces sur ce marché, en faveur de Redmond », estime l’analyste Dan Ives de Wedbush.

« Peu d’efforts »

Microsoft a déjà commencé à intégrer les technologies d’OpenAI à ses propres outils.

En octobre, l’entreprise a présenté « Designer », un nouveau logiciel basé notamment sur Dall-E, le générateur d’images d’OpenAI.

Il doit permettre de « générer instantanément une variété de designs en faisant très peu d’efforts », avait alors indiqué Liat Ben-Zur, un vice-président du groupe, dans un communiqué.

« N’importe qui peut être un créateur avec les bons outils. Près de 20 millions de consommateurs américains créent des contenus en ligne et en tirent des revenus », avait-il ajouté.

Microsoft prévoit d’intégrer Designer à Edge, son navigateur internet beaucoup moins utilisé que Chrome (Google) ou Safari (Apple).

Le groupe de Redmond a aussi mis au point Copilot, un service payant lancé en juin 2022 pour aider les ingénieurs à générer du code informatique avec l’aide de l’IA d’OpenAI.

Et depuis récemment GPT-3.5 a été ajouté à la plateforme professionnelle Teams pour rendre les réunions plus « intelligentes et personnalisées », avec notamment des récapitulatifs générés automatiquement.

Cette nouvelle stratégie s’organise à un moment délicat pour l’entreprise qui, comme la plupart des grands groupes technologiques, a annoncé un plan social massif mi-janvier. Quelques 10.000 employés doivent être remerciés d’ici fin mars, soit un peu moins de 5% des effectifs de la société.
(AFP)


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