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Mezzouna : quand le président se réveille à 2 heures du matin !

Après que sa réaction a été très attendue durant toute la journée du lundi 14 avril, au lendemain du drame de Mezzouna, le président Kaïs Saïed s’est contenté d’un communiqué laconique publié par la présidence à 2h06 du matin.

Le texte revient brièvement sur l’effondrement du mur du lycée de Mezzouna, qui a coûté la vie à trois élèves et en a blessé deux autres – dont un hospitalisé dans un état grave – mais le drame n’est évoqué qu’en marge d’une réunion avec la cheffe du gouvernement, consacrée à la gestion des services publics.

 

« Grande douleur » et « mauvais sort »

Le président y exprime sa « grande douleur » face à l’incident, tout en l’attribuant au « mauvais sort », rappelant que le mur était « déjà sur le point de s’effondrer depuis un certain temps » et que le séisme du 17 février « ne l’avait pas fait tomber ». Il affirme que ce mur, comme tant d’autres, « n’avait pas besoin de comités ni d’experts, mais simplement d’être reconstruit ». Et d’ajouter que la véritable solution réside dans une « révolution dans les mentalités ».

Mais ce qui frappe dans cette déclaration nocturne, ce n’est pas seulement son timing tardif ou sa forme impersonnelle : c’est surtout le ton détaché avec lequel le président évoque ce drame humain.

 

Alors que le pays est encore sous le choc, que les familles des victimes enterrent leurs enfants, que la communauté éducative pleure ses morts en étant en grève aujourd’hui, et que l’opinion publique réclame des réponses concrètes sur la sécurité des établissements scolaires, Kaïs Saïed s’en tient à de grandes tirades sur la responsabilité, la législation et la « révolution dans les esprits ».

Ni hommage national, ni déplacement sur les lieux, ni paroles réconfortantes adressées aux familles endeuillées. Rien, si ce n’est une phrase au détour d’un paragraphe, noyée dans une rhétorique d’État qui semble de plus en plus déconnectée des réalités sociales.

La réaction présidentielle – tardive, vague, et sans engagement clair – ne fait qu’alimenter le sentiment d’abandon que ressent une partie grandissante de la population. Comme si, même face à la mort d’enfants, la communication politique restait dictée par une logique de verticalité, où l’émotion n’a pas sa place…

 

R.B.H


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