Culture

Mes humeurs: Le temps des menaces

Depuis la déclaration et la mise en place de la trêve (née au forceps), le monde reste accroché, heure par heure sur la libération des otages contre des prisonniers. Dix par-ci, trente par-là, deux, par-ci, etc, comme si les vies humaines étaient affichées sur une horloge ; jusqu’à jeudi la trêve semblait tenir bon. Les jours passent et ne se ressemblent pas, mais il n’y a rien de bien réjouissant à l’horizon, la situation d’étouffement et d’attente continue, personne n’a pu sortir la tête hors de l’eau. Cette trêve fut qualifiée de volatile, fragile à raison. Il y a au passage  un rayon d’optimisme qui pointe en cette période d’accalmie :  l’ouverture du passage (Rafah) qui achemine les aides humanitaires à Gaza,  même si cela se déroule à un rythme qui est en deçà des attentes.

Mais que va -t-il se passer après la trêve et les aides ? Le Qatar (sous pression des Etats Unis),  pièce maîtresse des négociations, déploie tous ses efforts diplomatiques pour prolonger cette « pause », il a arraché quelques jours par-ci, puis deux jours et puis…peut-être une négociation pour une date ultérieure de cessez-le feu, pensons-nous, tout comme le souhaite et propose le président Biden.

Or le mot cessez-le feu sonne comme un tabou à l’oreille de l’extrême droite du gouvernement Netanyahou. Ses chefs  déclarent et répètent qu’ils veulent continuer la guerre ;   une autre question se pose : est-ce que ça va être la même guerre, avec  le même déluge de bombes qui va  se déployer au sud de Gaza qui comprend l’une des plus grandes densités de population au monde  (près de 12 mille habitants au km2) ? On imagine l’horreur qui attend les Gazaouis.

De toute façon, chaque escarmouche, chaque« faux pas » du Hamas, sera le prétexte pour Israël pour rompre la trêve, les alliés de Netanyahou brandissent à haute voix la menace de reprendre les bombardements, c’est dire leur esprit belliciste et haineux.

Leurs menaces ne s’arrêtent pas aux mots, elles sont accompagnées d’arrestations dans les territoires occupés, les observateurs indiquent qu’il y a beaucoup plus de Palestiniens arrêtés que de prisonniers libérés pendant la trêve ; ce qui en dit long sur la mauvaise foi et la fourberie. Le titre de cette Humeur devrait être complété par… et des mensonges.

Jeudi. Une fusillade a eu lieu à Jérusalem-est, le Hamas revendique l’opération ;  du pain béni pour Israël. Le chef de la sécurité israélien, ministre de droite  du gouvernement s‘est dépêché sur les lieux déclarant : « Nous devons parler au Hamas à travers la mitraillette et seulement avec la mitraillette ». Face à ces paroles lourdes, on a du mal à penser aux  lendemains qui chantent.

Vendredi. Il ne faut pas être prospectiviste ni fin politicien pour deviner la réponse à l’opération de la veille : sans surprise,  l’armée israélienne n’a pas parlé avec des mitraillettes, mais avec des bombardiers. La  trêve n’a pas été reconduite. Et après ?

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