Culture

Mes humeurs: La Nausée

Ce n’est pas du roman de J.P. Sartre La Nausée que je parle, ni du mal-être de Roquentin, son héros ; mais d’un état de lassitude, de spleen baudelairien qui saisit les populations et les individus qui ont encore la force de s’indigner.   

Comment peut-on vivre sainement ou du moins ordinairement avec les torrents d’atrocités qui nous emportent ?     

Une chronique de plus sur le massacre de Gaza ? Non, c’est une chronique en plus sur Gaza, et ça ne sera pas suffisant, loin de là. Qu’on se le dise sur la scène de l’histoire humaine : au Proche- Orient,  au dernier trimestre de 2023, il n’y a pas eu de guerre ; il y a eu un massacre de civils par une armée, une tentative d’extermination collective qui s’est soldée par des milliers de morts, dont plus de 4.000 femmes, des vieillards et des enfants.       

C’est assez pour nous inciter à crier fort notre indignation et à dénoncer les bombardements sur les bâtiments, dont des hôpitaux de Gaza et à s’opposer à toute forme d’extrémisme d’où qu’il vienne. Parmi les extrémismes qui donnent le haut-le-cœur et poussent à la rage et contre lesquels on demeure apparemment impuissant, c’est la mauvaise foi d’un journalisme au service des puissances ( dont le lobby des armes).

On sait qu’en période de guerre, la lutte des images et des récits est aussi efficaces que les armes. Le massacre de Gaza a fissuré le mur de ce type de journalisme, il a mis à nu sa servitude et ses intentions. Soit !  Il faut admettre et reconnaître  que le journalisme comme on en rêve n’existe désormais que dans les marges et  se construit dans la rue ; principalement à travers les outils de communication tels que les téléphones, les réseaux sociaux et surtout à travers les manifestations de rue.   

« Cessez-le-feu, halte au massacre… », clament les manifestants dans le monde, l’appel à la paix est partout, sur tous les tons.

Les va-t-en guerre, aux premiers desquels les responsables politiques, suivis de près par les responsables des médias puissants, faiseurs d’opinion, justifient les massacres par des arguments bancals de moins en moins audibles.

A force de voir en continu les images d’horreur, les crimes des envahisseurs ont fait basculer l’opinion publique dans l’effroi, les militants, les manifestants commencent à réagir plus fortement et à dénoncer plus fermement les coupables.   

En un peu plus d’un mois, les arguments d’Israël s’effondrent, atteignant le ridicule, sa stratégie d’information de guerre croule. Comment  justifier les bombardements quotidiens, les morts, les déplacements des populations, etc. ?  Sans gêne, ni embarras, Netanyahou, qui a puisé tous ses arguments, impute le massacre des civils au dirigeant du Hamas (qui s’en sert comme bouclier, avance-t-il); on en rirait presque.

Sur un autre plan, l’hécatombe dénoncée par les cris de la rue et les reportages des journalistes de guerre (consciencieux) ont fait changer les positions de beaucoup de hauts responsables, chefs d’Etat compris, qui appellent désormais et avec insistance au cessez-le feu immédiat. Seront-ils entendus par le gouvernement israélien ?

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