Mes Humeurs: Gaza réveille la légende de la guitare
C’était les années 1970, la jeunesse mondiale adoptait de nouveaux modes de vie, des mélodies musicales, les styles s’entremêlaient, les musiques se brassaient vivantes énergiques, la liberté d’expression s’épanouissait allant du folk au rock, du soul au blues, les rock star galvanisaient les publics, instaurant des instants de communion. Il y avait une multitude de festivals qui se déroulaient dans des terrains vagues, ni métronomes, ni salles fermées, des sacs de couchage, des amours éphémères ; l’esprit de contestation se résumait en «make love not war» (faites l’amour, pas la guerre). La jeunesse contestait la guerre du Vietnam, et ses morts sous les bombardements.
Il y avait des figures éblouissantes du Rock psychédélique, folk Rock, du blues etc., derrière lesquels des milliers de jeunes couraient dans les festivals, Santana (batterie) et son mémorable morceau Soul Sacrifice… Dans un solo historique (Spangled Banner), Jimmy Hendricks réinterprétait l’hymne national des Etats Unis en imitant les bombardements des B52 pendant la guerre du Vietnam. En ces temps, la guitare électrique était reine et lui était roi. En ces temps, il y avait aussi un autre musicien, anglais, compositeur, interprète, une légende du Rock et du blues, qu’on appelle Dieu de la guitare section blues et Rock : Eric Clapton.
Hendricks est mort jeune, Clapton, celui qu’on surnommait God dans les sixties, à l’âge de 79 ans aujourd’hui, continue discrètement son bonhomme de chemin, auteur d’une quarantaine d’albums, il a chanté la paix (évidemment), l’amour(naturellement), les affres de la séparation (fatalement) et l’enfance. Son biographe Robin Menotti, auteur solidaire avec les Palestiniens, résume : «Tout fan de Rock a quelque chose de Clapton en lui». Cela fait plus de soixante ans qu’il traverse la musique, sa verve, son engagement pour ses sujets de jeunesse, l’amour, la paix, la justice n’a pas dévié. On le croyait oublié, négligé par la postérité, mais voilà que l’effet de la guerre à Gaza le réveille et, d’un concert à un autre, il essaie de réveiller la conscience des gens. C’est sur ce point qui l’élève au rang de défenseur de la justice que je veux insister. Justice, encore et toujours la justice, Clapton continue à la défendre, à la réclamer.
En 2023, le 8 décembre, Clapton, deux mois après les massacres (qui continuent jusqu’à nos jours) de l’armée israélienne à Gaza, organise un concert à Londres en faveur de l’aide médicale à la Palestine en jouant sur sa Fender (marque prestigieuse de guitare) avec le drapeau palestinien, il prend fait et cause pour la Palestine, qu’il défend dans son dernier single «Prayer of Child» illustré en concert par des images du clip. Les bénéfices du morceau de son album live «Save a child» sont reversés aux enfants de Gaza.
Clapton continue son combat sur les podiums, il est en tournée en France, à Paris, son concert a été salué par la critique comme «étincelant».
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