Mes Humeurs | Cuisine et dépendances
Taste Atlas, un site sérieux spécialisé en cuisine et référence pour les classements des cent meilleurs plats dans le monde, a révélé ses résultats pour l’année 2024, où l’on apprend que les cuisines italienne et japonaise ont été élues meilleures du monde pour la saison 2023/2024, elles ont obtenu une note de 4,65 points. La France et l’Espagne sont classées au 8e rang, après l’Indonésie, la Chine… 367.847 évaluations entrent en jeu pour choisir entre 11.258 plats, ce classement met en lumière les saveurs authentiques de différentes régions du globe.
La Tunisie s’est distinguée avec 3 plats, la salade méchouia est placée 19e dans le palmarès, suivie du brick à la 81e place et du lablabi (tiens !) qui occupe la 89e place.
Dans le classement, il est précisé que la méchouia goûtée par les jurés provient d’un grand restaurant de la Médina de Tunis. On ne cite pas la provenance des deux autres plats. Le brik ou brick est un plat typiquement tunisien, le mot est-il une déclinaison de börek (turc) préparé aussi avec des feuilles de malsouka ? C’est probable. Le brik a conquis plusieurs pays européens, sur les cartes des restaurants, il est écrit de deux façons (Brick ou brik) mais trop souvent le client n’en connaît pas l’origine, dommage ! J’ai proposé plus d’une fois de déposer le nom à l’Organisation nationale ( ou internationale) de la propriété intellectuelle. Qui sait dans un ou dans dix ans, un jour peut-être. Je profite pour ajouter dans le même esprit le lablabi, un plat ( plébéien) de street food qui vient de conquérir une notoriété et une gloire internationales.
Il me tient à cœur de soulever quelques points en rapport avec la cuisine. Depuis des années, les écrans télé pullulent de chefs, chaque semaine ou chaque mois on découvre une figure nouvelle qui nous sert des plats tunisiens et internationaux avec moult ingrédients, sauces (souvent lourdes), poudres et autres épices, tous chargés de publicités tonitruantes et carillonnantes. Rarement, on découvre un chef qui développe une cuisine sans produits transformés. Il faut dire que les produits agroalimentaires industriels sont légion, ils commandent le marché de l’alimentation. Un chef qui sublime les produits naturels de ses plats à la télé sans l’apport des publicités sur les produits manufacturés ? Un jour, qui sait ?
Un autre point non moins important : la critique gastronomique. Il fut un temps, dans une autre vie (la fin des années 80), j’assurais, avec mon ami et confrère Tahar Ayachi, une rubrique gastronomique ( La Presse Soir) qui connut une fortune louable. De nos jours, je ne vois pas de rubrique gastronomique, pourtant les restaurants se sont multipliés partout, les rues de la ville sont pleines de boutiques de street food. Un jour, qui sait ?
La cuisine, il faut aussi goûter à ses mots pour l’apprécier.
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